Crise migratoireLa France prévoit d’expulser 44 des 234 rescapés de l’Ocean Viking
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mardi qu’une partie des migrants débarqués à Toulon, la semaine passée, se sont vu refuser leur demande d’asile en France.
Au moins quarante-quatre des 234 rescapés du navire humanitaire Ocean Viking débarqués à Toulon (sud de la France) la semaine dernière vont être expulsés vers leur pays d’origine, a annoncé mardi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Parmi les 234 migrants, 189, dont 24 femmes et 13 mineurs, sont désormais dans un centre de vacances de la presqu’île de Giens, transformé en «zone d’attente internationale» fermée, décriée par les défenseurs des exilés.
Parmi ces personnes qui ont fait l’objet d’un bras de fer diplomatique entre Paris et Rome, après avoir été repêchées en Méditerranée, «44 se voient désormais» opposer un refus à leur demande d’asile et «seront reconduites dès que leur état de santé» le permettra, a expliqué le ministre lors de la séance de questions au gouvernement, expliquant que l’étude des dossiers était toujours en cours.
Expulsés le plus vite possible
«J’ai déjà pris (…) contact dès hier (lundi) avec mes homologues étrangers pour que ces reconduites à la frontière puissent se faire dans les temps les plus courts possibles», a ajouté Gérald Darmanin, espérant que ces expulsions soient réalisées d’ici à la fermeture de la zone d’attente «dans une vingtaine de jours». Il n’a en revanche pas précisé les nationalités des personnes concernées.
Enfermés dans une zone d’attente créée spécialement
Après 20 jours en mer à la recherche d’un port sûr, les migrants secourus entre les côtes libyennes et italiennes par l’ONG SOS Méditerranée ont tous été débarqués, 230 au port militaire de Toulon, vendredi, et quatre en Corse, dans un premier temps, avant d’être transférés sur le continent. Ils ont été placés dans une «zone d’attente» créée spécialement pour qu’ils ne soient pas considérés comme étant en France. Il leur est interdit d’en sortir, avant une première évaluation de leur demande d’asile.
Dans une déclaration commune «pour le plein respect des droits» de ces personnes, plusieurs organisations dont l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), la Ligue des droits de l’homme ou le Syndicat des avocats de France, ont condamné vendredi la création de cette «zone d’attente» et la «privation de liberté» qu’elle engendre.
C’est la première fois qu’un bateau ambulance opérant au large de la Libye débarque des rescapés en France, ce qui a généré une crise diplomatique avec l’Italie, qui a refusé de l’accueillir.