Les sets de table sont imprimés pour ses funérailles

Déjà que sa vie n'est pas piquée des vers, l'homme en vert Parzival' voit au-delà de sa mort: il a organisé un banquet pour ses funérailles à Bienne sans pour autant décliner, à un âge qu'il refuse de révéler.

Les sets de table qu'il a imprimés sont autant de sésames pour participer à un gueuleton au «Café Brésil», où le soldat du climat a ses habitudes à la place de la Gare de Bienne.

Pazival', pourquoi avoir préparé ce banquet?

Le but de la vie, c'est la vie après la mort... Il faut préparer sa mort, rédiger un testament...

...et organiser une assemblée funèbre?

J'ai beaucoup d'amis retraités, d'où l'idée d'avoir payé 5000 francs pour un dîner qui sera servi gratuitement sur des sets de table en espéranto.

En votre absence, c'est dommage, non?

Ce sera un cours d'espéranto pour Biden, Poutine et Erdogan, s'ils participent à mon assemblée funèbre! Ma mission pour la sécurité mondiale consiste à faire de la langue du désarmement global le deuxième idiome pratiqué dans toutes les communautés: chinoises, russes, américaines ou djihadistes. Ne savoir que sa langue culturelle, c'est ce qui permet les guerres.

Vous êtes en pleine forme, n'est-ce pas?

Maintenant oui, guéri par le Dr Paradis qui m'a posé une nouvelle hanche au Centre hospitalier de Bienne. Moi qui croyais mourir, je peux à nouveau marcher! Je pourrai vivre encore deux ou trois ans...

Qu'y aura-t-il dans nos assiettes?

À discuter avec les cheftaines du «Café Brésil», mais il y aura un menu végan qui a ma préférence.

Si Parzival' s'écrit avec un apostrophe, c'est parce que celui qui se nomme officiellement Serge Reverdin en fait un symbole d’éternité. Son héritage est composé d'innombrables messages rédigés de sa main en espéranto sur tous les supports, de la carte postale à la presse quotidienne. Ce matin à 11 heures, il donne une leçon d'espéranto à la cafétéria du Centre hospitalier biennois.

Depuis trois ans, les faits et geste du soldat du climat sont documentés par le photographe biennois Enrique Muñoz García, tandis que le duo d'artistes «Haus am Gern» lui a consacré un monographie.

Créateur de la monnaie «espéro», Parzival' écrit quotidiennement aux personnalités influentes du monde entier pour leur transmettre ses réflexions. Un exemple: «Toutes les armes qui passent la frontière d’un pays de l’Union européenne doivent être emballées dans la Déclaration universelle du droit de l’homme en espéranto ou dans des prières écrites en espéranto».

Flanqué d'un tuteur, l'homme habillé toujours en vert s'est établi dans l'ancienne maison des garde-barrières de Sonceboz, à un quart d'heure de train de Bienne. Tout conduit chez lui au même but: rassembler les peuples sous un gouvernement mondial.