CommentaireLes nombreux pièges de la vaccination des enfants
La vaccination des enfants recèle un réel potentiel de conflit au sein des familles comme dans la population. Pourra-t-on éviter qu’ils deviennent les otages des conflits d’adultes et des milieux scolaires?
Dès le début janvier, les enfants pourront être vaccinés. Ce qui n’a pas été simple pour les adultes s’annonce aussi délicat pour les enfants.
Getty ImagesDurant les deux campagnes sur la loi Covid-19, on a constaté une population helvétique divisée. Grosso modo, sur dix personnes, six soutiennent la politique du Conseil fédéral et quatre la rejettent. Des avis divergents peuvent se retrouver déjà dans la cellule familiale de base, entre deux parents. En étant optimiste de nature, on peut toutefois imaginer qu’une bonne majorité de parents avec des enfants seront sur la même longueur d’ondes concernant leur progéniture à vacciner ou pas.
Mais, plus on élargit le cercle familial, avec les grands-parents, les frères, les sœurs, les beaux-frères ou les belles-sœurs, plus la probabilité de trouver des opinions contraires augmente. Si l’on considère également les familles recomposées – où il n’est pas rare que des tensions préexistent déjà à la problématique du Covid-19 - les risques de conflit sont encore plus élevés.
Chacun voudra le bien de l’enfant
Lorsque ce sont des adultes ou des adolescents qui se vaccinent, ils assument leur choix. Mais dans le cas d’un enfant, ce sont forcément les parents directs ou la famille proche qui orientent ce choix. En cas de désaccord, les conflits risquent d’être aigus, car chacun défendra le bien de l’enfant. Chez les personnes opposées aux vaccins, on voudra à tout prix le protéger de l’empreinte des pharmas. Chez les favorables, on voudra diminuer les dangers d’une infection ou la contagion de l’entourage.
La 2G pour aller à l’école?
On compte en Suisse 600’000 enfants à vacciner dans cette tranche d’âge. Pour l’instant, le Conseil fédéral se garde bien de fixer des objectifs pour cette population, même si un demi-million de doses ont été commandées. Selon l’évolution de cette vaccination chez les enfants, des tensions vont voir le jour, en particulier à l’école. Les enseignants seront confrontés à la problématique des classes divisées entre élèves vaccinés et non vaccinés, comme une sorte de réplique du monde des adultes.
Faut-il donc s’attendre déjà à l’application de la 2G dans le monde scolaire, où seuls les enfants vaccinés ou guéris pourront aller à l’école? La question paraît prématurée, mais après tout ce qu’on a vécu jusqu’ici, elle n’est pas déplacée.