CommentaireBande-annonce de GTA VI: ce qu'on en pense
Sommet de vulgarité ou puissance satirique à son niveau maximum?
- par
- Jean-Charles Canet
Annoncée il y a quelques semaines, la première bande-annonce du prochain jeu de Rockstar «Grand Theft Auto VI» ne devait sortir que dans l'après-midi de mardi. Reflet d'une attente hallucinante et surdimensionnée, une fuite sur X, vers minuit la nuit d'avant, a forcé le studio à dégainer avant le terme qu'il s'était fixé.
Que découvre-t-on? Les premières images du jeu le plus attendu du monde (il sortira en 2025 sur PlayStation 5 et Xbox Series), ce qui explique qu'un simple trailer fasse un tel foin. La bande-annonce est sans doute la chose la plus impressionnante qu'il nous ait été donné de voir d'un point de vue technique. Ce qui est encore renforcé par le fait que, jusqu'ici, Rockstar n'a jamais fait des promesses qu'il n'a pas été capable de tenir.
Totale et profonde vulgarité
L'autre point saillant est que ce teaser est d'une totale et profonde vulgarité. On nous montre des vues d'un Miami fictif (baptisée Vice City) et surtout de sa faune bas du front. Des hommes, des femmes, des poitrines, des pectoraux, des trémoussements de postérieurs de créatures enrobées juchées sur des voitures au luxe tapageur. On y voit aussi des hommes se frotter l'entre-jambe dans une chorégraphie obscène.
Cette vulgarité qui, ici, saute particulièrement aux yeux n'est pas nouvelle. Elle fait partie de l'ADN de la franchise GTA. Cela n'a jamais été une vulgarité facile et racoleuse, toujours une provocation destinée à souligner l'intensité de la vocation satirique de la franchise. Cette dernière jette un regard acerbe et désenchanté sur le fonctionnement de la société nord-américaine. Pas moins. Ce fait est particulièrement sensible dans GTA V, dans lequel les gourous de la tech, de la téléréalité et des médias en prennent particulièrement pour leur grade. Dans l'opus VI, on sent que les réseaux sociaux et leurs dérapages se feront offrir un habillage de luxe pour l'hiver.
Au stade des promesses
On reste ici au stade des promesses. De la lettre d'intention. Rien ne dit que le jeu sera à la hauteur de ses prétentions affichées, qu'il ne se fera pas rattraper par la vulgarité qu'il prétend dénoncer. Pour étayer cette crainte, soulignons qu'un certain nombre de personnalités marquantes ont quitté le bateau après GTA V. C'est le cas ainsi de Dan Houser, cofondateur de Rockstar, vice-président de la créativité et frère de Sam Houser, l'actuel capitaine.
Nul ne sait à ce stade en quoi ces «démissions» modifieront le traitement des travers que les GTA ont toujours voulu dénoncer. Pour l'instant, reconnaissons que cette bande-annonce fait illusion.