Pour Blocher, l'UDC «protège la Suisse de l'extrême droite»

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CommentairePour Blocher, l'UDC «protège la Suisse de l'extrême droite»

À l'heure du renouvellement du Conseil fédéral, le tribun zurichois n'est pas content.

Eric Felley
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Eric Felley
A 83 ans, Christoph Blocher veut toujours diriger ses troupes.

A 83 ans, Christoph Blocher veut toujours diriger ses troupes.

Urs Jaudas

L'élection incorpore du Conseil fédéral aura lieu mercredi prochain, le 13 décembre. Hormis le suspens dans la succession d'Alain Berset, la réélection des six autres conseillères et conseillers fédéraux ne devraient pas provoquer de surprises. Certes, le PLR est aux aguets pour celle d'Ignazio Cassis, mais cela relève plus d'un excès de prudence que d'un danger réel.

Une fois de plus, c'est l'ex-conseiller fédéral Christoph Blocher qui vient s'en mêler et provoquer le Parlement. Pour lui, le ticket socialiste - Beat Jans (PS/BS) et Jon Pult (PS/GR)  - n'est pas acceptable. Il estime dans les médias alémaniques qu'une «candidature sauvage» doit être soutenue. Par qui? Même son parti a dit qu'il respecterait les candidats proposés par le PS, tandis que le PLR et le Centre ont dit qu'ils rééliraient les personnes en fonction.

Question de style et de décence

Mais, à 83 ans, Christoph Blocher veut toujours avoir son mot à dire. Dans un interview publié par la «NZZ», il répond au président du Centre, Gerhard Pfister, qui avait déclaré que les électeurs du Centre ne voulaient «rien avoir à faire avec l'UDC, pour des raisons de contenu, pour des questions telles que la décence et le style. Et pour une attitude différente à l'égard de nos institutions»».

Voilà qui n'a pas plu à Christoph Blocher: «Ne vous plaignez pas des questions de style. Quelles jérémiades! Que celui qui ne supporte pas la vapeur n'entre pas dans la cuisine», répond-t-il dans la «NZZ». Il rappelle ainsi un de ses discours à l'Albisgütli: «En tant qu'UDC, nous avons la grande tâche de préserver la Suisse de l'extrémisme de droite». C'est renversant d'affirmer cela. Comme si, en France, le Rassemblement national protégeait la France de l'extrémisme de droite... Et la Ligue de Matteo Salvini itou en Italie. Ou encore Vox en Espagne.

En réalité, ce sont les autres partis: le PS, les Verts, les Vert'libéraux, le Centre et le PLR, qui protègent la Suisse de l'extrémisme de droite. Et qui éliront Beat Jans ou Jon Pult au Conseil fédéral.

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