Îles SalomonPremières photos d'un rat géant
L'animal, pouvant mesurer 50 cm et capable de mâcher des noix de coco, n'existe que sur une île.
- par
- Michel Pralong
En 2015, c'est l'abattage d'un arbre sur l'île de Vangunu, dans les îles Salomon, qui a permis de découvrir le premier spécimen de rat géant. Celui-ci devait se trouver dans l'arbre et a été tué lors de sa chute. Cet individu mesurait 50 cm, pesait entre 500 grammes et 1 kilo et avait une fourrure brun orange. Les habitants de l'île parlaient de ces rats depuis longtemps, mais aucun n'avait été documenté scientifiquement.
L'Uromis Vika, ou rat de Vangunu, ne vit que sur cette île et serait une espèce en voie d'extinction. Pour tenter d'en voir un vivant, une équipe de scientifiques a placé des pièges photographiques près d'arbres à noix de coco et noix de ngali, dont il est capable de ronger les écorces très dures. Un diffuseur d'huile de sésame a été utilisé pour attirer ces rats.
Les scientifiques de l'Université de Melbourne sont parvenus à obtenir 95 clichés de ce qu'ils pensent être quatre spécimens différents: trois femelles et un mâle. Ils sont persuadés qu'il s'agit de cette espèce, car elle se distingue, outre sa taille allant jusqu'au double d'un rat normal, par une longue queue et de petites oreilles.
Habitat en danger
«Capturer pour la première fois des images du rat géant Vangunu est une nouvelle extrêmement positive pour cette espèce mal connue», a déclaré le Dr Tyrone Lavery, principal auteur de l'étude parue dans «National Library of Medicine». «Cela arrive à un moment critique pour l'avenir des dernières forêts de Vangunu, alors que la communauté de Zaira se bat pour les protéger de l'exploitation forestière depuis 16 ans.
«Les images montrent que le rat géant Vangunu vit dans les forêts primaires de Zaira, et ces terres représentent le dernier habitat restant de l'espèce. L’autorisation d’exploitation forestière a été accordée à Zaira, et si elle se poursuit, cela entraînera sans aucun doute l’extinction du rat géant de Vangunu» explique-t-il dans un communiqué de l'Université de Melbourne.