«Avatar: Frontiers of Pandora»: une belle surprise

Publié

Jeu vidéo«Avatar: Frontiers of Pandora»: une belle surprise

Le dernier blockbuster vidéoludique de la saison se révèle être à la hauteur de sa très grande ambition.   

Jean-Charles Canet
par
Jean-Charles Canet

Avec une sortie officielle confirmée pour le 7 décembre, soit la dernière limite pour le calendrier des blockbusters vidéoludiques de Noël, on confesse avoir eu quelques craintes et préjugés avant de commencer à tester «Avatar: Frontiers of Pandora» (dans sa version PC / Ubisoft Connect). D'abord, parce qu'on a rarement été séduit par les jeux trop étroitement liés à des films. Ensuite, car le précédent jeu «Avatar», lié au premier long métrage de James Cameron, avait misé gros sur une technologie 3D qui, sur PC et sur consoles, n'a jamais vraiment percé. Ce galop d'essai était finalement passé au trot discret.

On est donc heureux de dire d'emblée qu'«Avatar: Frontiers of Pandora» nous a favorablement impressionné. L'action commence en parallèle à celle du premier film, et même avant en fait: des jeunes Na'vi ont été séparés de leur famille par la colonie humaine venue exploiter les ressources de la planète pour être formés et devenir des «ambassadeurs» à même de construire une relation pacifique entre les deux peuples.

Une bande-annonce de «Avatar: Frontiers of Pandora»

YouTube/Ubisoft France

Comme on le sait, le projet tombe vite à l'eau, le conflit s'envenime et se déchaine, mais — très loin de là, et surtout hors jeu — le vétéran Jake Sully et ses alliés parviennent à botter les fesses des fourbes et à renvoyer les colonisateurs rapaces vers leur planète mourante. Si vous n'avez pas vu le film, c'est peut-être la seule chose importante à savoir.

En cette heure d'exil forcé, le chef humain de la base dans laquelle se déroule cette introduction — un beau petit salopard — ordonne l'extermination des élèves à la peau bleue devenus inutiles. Une professeure parvient à cacher les survivants puis à en mettre un en hibernation.

Sortir de la base

Quelques années plus tard, notre avatar se réveille et parvient à sortir de la base abandonnée. Il (ou elle, c'est configurable) découvre alors une immense région à explorer et diverses peuplades Na'vi à rencontrer. La région est inédite. Ayant tout à apprendre de ses racines, notre avatar se rend vite compte que les humains sont revenus. On se situe cette fois au début de la chronologie des faits décrits dans le deuxième long-métrage. 

Le décor est planté, il est magnifique. Massive Entertertaiment, le studio créateur des deux titres «The Division» est parvenu à créer un monde ouvert époustouflant avec trois biomes à explorer.  C'est un régal pour les yeux. Pour les oreilles aussi, les ingénieurs du son ayant particulièrement bien travaillé.

Commencer petit

Et que fait-on dans ces territoires? On commence petit, avec des missions d'apprentissages puis adaptées à notre niveau actuel. La vue est en 3D subjective. On progresse lors de combat, de phases dialoguées, d'artisanat et même de cuisine. Les quêtes montent doucement en difficulté, il est important de sélectionner celles qui restent proches de son niveau.

Tout cela forme une narration lente et émiettée, très correctement construite. Au départ, les déplacements se font à pied. Notre Na'vi se révèle être rapide, habile, parfaitement maniable. Lors des combats, on peut utiliser divers arcs ou armes à feu récupérées dans les camps adverses. Il n'y a pas d'armes de mêlée. Côté tactique, un choix relatif est laissé au joueur, la voie du rentre-dedans ou la voie de l'infiltration. On a tenté les deux. Aucune ne paraît inutile ou sacrifiée. C'est juste l'expression d'un excellent savoir-faire de gameplay.

Se faire choisir par un Ikran

L'étape importante après quelques heures de jeu consistera à se lier à un Ikran, un volatile qui nous servira de compagnon et de monture, puis à l'associer à nos déplacements et combats. Un des hauts faits proposé par le jeu consiste à se faire maître de diverses zones industrielles très polluantes. Éradiquer les fantassins et les mechs qui gardent le périmètre et rendre inopérant le complexe permettent de rétablir l'équilibre écologique de la zone contaminée.

C'est un des points qui différencie cet «Avatar» d'un «Far Cry», autre franchise phare des studios Ubisoft. Si l'action dans ce dernier n'est que chaos et destruction, il y a un aspect plus nuancé, voire progressiste dans «Les frontières de Pandora», un univers ou l'exploration au rythme du joueur est habilement promue. Cela repose sur une diversité des activités proposées.

Maitrise du jeu d'action

Loin d'être l'adaptation frileuse de film que l'on redoutait, «Frontiers of Pandora»  en donne pour l'argent du gamer. Le monde à arpenter est immense et varié. L'aventure est longue. La présence des trois biomes garantit un certain renouvellement des missions avant qu'elles ne paraissent trop répétitives.

Le gameplay est usiné par un studio qui maîtrise parfaitement les jeux d'action et de combats. Il parvient enfin à retranscrire fidèlement l'univers à la fois fascinant et impitoyable imaginé par James Cameron et introduit habilement la dimension écologique de la fable sans sombrer dans le cucul la praline.

Une narration de base

Pour faire mieux, il faudrait sans doute que la narration se fasse plus audacieuse. Ici on reste encore dans le monde des dialogues un peu plats et des interactions de personnages de jeu vidéo un tantinet mécaniques. On est très loin de l'exploit sur ce point particulier du studio Remedy et de son «Alan Wake 2».

Rien de déshonorant, cependant. On reste dans de la qualité, sans pour autant flirter avec l'exceptionnel. Les nombreuses heures que nous avons déjà consacré parcourir les frontières de Pandora ne nous ont encore jamais parues lassantes. Il nous en reste encore à épuiser une bonne palanquée avant de parvenir à un final que l'on soupçonne — espère — digne de notre investissement.

Sans compromis sur consoles

Côté technique, rien à dire de désagréable. Déjà bien optimisé avant son lancement officiel, le jeu tourne très bien autant sur un PC bien doté que sur Xbox Series et sur PS5. Il n'y a pas de version pour Xbox One et pour PS4 ce qui promet au moins que les consoles de dernière génération bénéficient d'une optimisation sans compromis.  

«Frontiers of Pandora» devait à l'origine sortir en même temps que «Avatar: la voie de l'eau». Il arrive un an plus tard, mais dans un état de finition très satisfaisant. Les liens entre le film et le jeu étant lointains et allusifs, ce pan interactif ne souffre guère de cet éloignement.

«Avatar: Frontiers of Pandora». Testé sur PC Windows. Disponible aussi sur PlayStation 5 et sur Xbox Series. Code fourni par Ubisoft.

Ton opinion

0 commentaires