Une très grande émotion au moment de quitter Léonard Gianadda

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HommagesUne très grande émotion au moment de quitter Léonard Gianadda

Le Valais pleure un mécène exceptionnel, décédé ce dimanche à 88 ans, salué unanimement pour son engagement culturel.

Eric Felley
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Eric Felley
Léonard Gianadda en tenue de l'Académie des Beaux-Arts entourée de l'ex-conseillère d'Etat Esther Waeber-Klabermatten et du conseiller d'Etat Christophe Darbellay.

Léonard Gianadda en tenue de l'Académie des Beaux-Arts entourée de l'ex-conseillère d'Etat Esther Waeber-Klabermatten et du conseiller d'Etat Christophe Darbellay.

Chancellerie valais

«Léonard Gianadda nous a quittés, écrit sur X le conseiller d'Etat valaisan en charge de la culture, Mathias Reynard. Le Valais et la Suisse perdent un grand homme, qui a tant fait pour la culture, mais aussi pour la solidarité. Nous avions pris l’habitude de nous retrouver régulièrement pour refaire le monde et échanger sur la culture valaisanne, à laquelle il a tant apporté et qui a mis du temps à le reconnaître.(...) Il va beaucoup nous manquer».

Dès l'annonce du décès de Léonard Gianadda ce dimanche 3 décembre, les hommages ont été très nombreux en Valais, où le mécène était unanimement apprécié pour son dynamisme et sa longévité. Le conseiller d'État Christophe Darbellay a salué un proche: «Adieu mon cousin! Pour ta générosité, pour tout ce que tu as donné et créé durant les 88 ans de vie, je t’adresse un immense merci. À ta famille et à tes proches, j’adresse mes plus sincères condoléances. Repose en paix !»

«À tout jamais pour l'éternité»

Ce dimanche, la météo était exceptionnelle sur les Alpes valaisannes. D'aucuns en avaient profité pour faire une balade dans la neige fraîche sous un soleil généreux. C'est le cas du conseiller national Benjamin Roduit, qui a publié un message sur X.

Le FC Sion, club du président Christian Constantin, a également communiqué sa tristesse de voir partir un ami de longue date du club.

«Nous l'aimions tous ici dans ce canton»

Le décès de Léonard Gianadda a laissé tout le monde dans le deuil en ce dimanche ensoleillé. Tous ceux qui l'ont côtoyé d'une manière ou d'une autre durant ces années ont été marqués par sa personnalité aussi exigeante que généreuse. Ainsi, sur Facebook, l'ancienne journaliste Danielle Delacrétaz-Kummer résume bien le sentiment général de plusieurs générations: «Léonard a vraiment tout donné..... Nous l'aimions tous ici dans ce canton qu'il a tant gâté! Son âme si belle est immortelle! Mais plus rien n'est pareil dans l'air maintenant...» 

Et la suite ?

Dans «Le Nouvelliste» le journaliste culturel Jean-François Albelda s'est fendu d'un hommage détaillé et rappelle que Léonard Gianadda avait prévu la suite sans lui: «Léonard Gianadda a assuré l’avenir de ses fondations, les dotant du capital d'une centaine d'appartements chacune, mais il ne se montrait guère optimiste quant à la fréquence et au prestige des expositions qui seront montées après lui».

«Le public vieillit, disait Léonard Gianadda, ne se régénère pas trop, sa mentalité change. On a fait gentiment le tour des grands peintres». Avant de s'en aller, il a nommé Jean-Henry Papilloud, son bras droit depuis de nombreuses d'années, et Anouck Darioli à la vice-présidence partagée de la Fondation Pierre Gianadda. «L’avenir proche dira ce qu’il adviendra de l’empire Gianadda, note le journaliste. Ce qui est certain, pour lui qui aimait faire mentir les adages, c’est que si personne n’est irremplaçable, lui l’est, et le restera assurément.»

Selon une information de «24 Heures», Léonard Gianadda devrait être enseveli dans les jardins de sa fondation qu'il aimait tant.

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