Moutier veut maintenir ses contredanses

Parquer sa voiture sans glisser au moins une pièce dans un parcmètre ou sans indiquer son heure d'arrivée en zone bleue, ça ne pardonne pas à Moutier, selon divers témoignages recueillis par «Le Quotidien Jurassien». Motif: le zèle attribué à la préposée d'une société privée de surveillance. 

Patrouiller 16 heures par semaine a un coût annuel facturé à la commune: 55 000 francs. Mais le jeu en vaut la chandelle, puisqu'une recette de 185 000 francs a été inscrite dans le budget de l'an prochain, en tenant compte du contrôle des places rendues payantes autour de l'hôpital. Ce montant s'ajoute aux 220 000 francs encaissés par les parcmètres.

Après son transfert du canton de Berne à celui du Jura en 2026, Moutier ne pourra plus externaliser le contrôle du parcage: la législation jurassienne n'autorise pas l'attribution de cette mission en sous-traitance à une société privée.

Dans les villes jurassiennes, cette tâche échoit aux polices municipales, incapables avec leurs effectifs d'y consacrer jusqu'à 16 heures par semaine. Toutes infractions confondues, Delémont prévoit d'encaisser l'an prochain 250 000 francs et Porrentruy 167 500 francs.

Moutier ne disposant pas d'une police municipale, les agents du canton seraient les seuls habilités à verbaliser, au profit de l'État. Or, le conseiller municipal prévôtois Clément Piquerez a indiqué au «Quotidien Jurassien» ne pas vouloir renoncer à une recette de 185 000 francs.

Face à cette situation, le nouveau canton est disposé à modifier ses bases légales. Si ce projet passe la rampe, les agents de la police administrative de Moutier seront autorisés à distribuer des contredanses pour mauvais parcage, moyennant une formation.