Vingt ans de prison pour 165 coups de couteau

Publié

BienneVingt ans de prison pour 165 coups de couteau

Un mari afghan a été condamné pour avoir assassiné son épouse devant leurs cinq enfants.

Vincent Donzé
par
Vincent Donzé
Le féminicide a été dénoncé ce matin avant le jugement, l'assassin ayant fait preuve de mépris pour la vie d'autrui, avec la volonté de renier l'existence de la victime au-delà de sa mort, selon le Tribunal.

Le féminicide a été dénoncé ce matin avant le jugement, l'assassin ayant fait preuve de mépris pour la vie d'autrui, avec la volonté de renier l'existence de la victime au-delà de sa mort, selon le Tribunal.

lematin.ch/Vincent Donzé

Le procureur a requis vingt ans de prison contre un conjoint afghan qui a tué son épouse de 165 coups de couteau portés surtout au visage, devant leurs cinq enfants. Et ce matin, le Tribunal régional Jura bernois - Seeland a suivi ce réquisitoire à Bienne, en ajoutant une expulsion de 15 ans du territoire suisse une fois la peine purgée. 

Le crime s'est produit de nuit au centre d'hébergement de Büren an der Aare (BE) le 24 avril 2022, six mois après l'entrée de la famille en Suisse. Selon «Le Journal du Jura» qui a assisté aux audiences, le prévenu démentait les accusations en prenant le contre-pied des témoins à charge.

Dans la même chambre

Le couple s'est disputé sur son lit en chuchotant pour ne pas réveiller les enfants logés dans la même chambre. Le mari accusait sa femme de le tromper.

Le mari a saisi un couteau à pointe arrondie utilisé pour couper des fruits. «Comme un animal déchaîné», selon la juge, il a poignardé sa femme sur tout le corps.

Alertés par les cris des enfants qui ont vu du sang dans la lumière d'un smartphone, les voisins de chambre n'ont pas réussi à stopper la furie meurtrière du père. «Il était comme possédé», ont rapporté les trois intervenants cités par «Le Journal du Jura».

Par légitime défense

Le prévenu a multiplié les versions, affirmant avoir agi par légitime défense en réponse à une agression de sa femme ou qu'une tierce personne les aurait agressés tous les deux.

Lorsque des photos du corps de sa victime ont été projetées, le mari a fondu en larmes. «Nous étions en couple depuis 15 ans, je l'aimais, je ne l'ai jamais tapée», a-t-il lâché entre deux sanglots.

Une scène d'horreur

La présidente du Tribunal a décrit «une scène d'horreur». L'atrocité des derniers instants de la victime a été évoquée et le mobile du crime n'a fait aucun doute: la jalousie «clairement établie» d'un mari qui attribuait plusieurs amants à l'épouse qui voulait le quitter. Vu l'arme utilisée, la préméditation n'a pas été retenue

Des dommages-intérêts de 250 000 francs ont été obtenus pour les cinq enfants. Les aînés de 9, 11 et 13 ans sont scolarisés en allemand, le plus jeune étant âgé de deux ans. Aucun ne souhaite entrer en contact avec leur père qui ne s'exprime qu'en dari, un persan oriental.

Ton opinion

38 commentaires