Environnement«Unilever vend 1700 sachets plastique par seconde»
Selon une enquête de Greenpeace, la multinationale est loin de tenir ses promesses d'être moins polluante.
- par
- Michel Pralong
Unilever est une multinationale néerlando-britannique, présente dans l'alimentation et l’hygiène qui possède de célèbres marques comme Dove, Axe, Rexona, les glaces Lusso ou Knorr. L'entreprise, critiquée par son usage monumental de plastique non réutilisable, a promis à plusieurs reprises de s'améliorer, annonçant vouloir réduire de moitié son utilisation de plastique vierge d’ici à 2025.
Mais, selon une enquête publiée ce mardi par Greenpeace, elle serait loin du compte et, au rythme actuel, cet objectif ne pourrait être atteint avant 2034. Unilever vendrait ainsi «1700 sachets plastiques hautement polluants par seconde», selon ce rapport.
53 milliards de sachets en 2023
Pour 2023, cela représenterait 53 milliards de sachets. Ils sont de plus en plus commercialisés dans les pays du Sud par de grandes multinationales comme Unilever, explique Greenpeace. «Mais la vente de grandes quantités de ces sachets, qu'il est pratiquement impossible de collecter et de recycler, est à l'origine d'une montagne de pollution plastique. Cette pollution dévaste des quartiers et des cours d'eau, où les sachets bouchent les canalisations et aggravent les problèmes tels que les inondations. Environ 6,4 milliards de sachets ont été produits en 2022 par la marque Dove (qui appartient à Unilever), ce qui représente plus de 10% des ventes totales de sachets d'Unilever».
Unilever produisait 500 000 tonnes d’emballages plastiques en 2017, 610 000 tonnes en 2018, 700 000 tonnes en 2019, 690 000 tonnes en 2020, 713 000 tonnes en 2021, mais a commencé à réduire sa production à 698 000 tonnes en 2022, selon les chiffres du rapport de Greenpeace. «Son utilisation de plastique vierge n’a diminué que de 13 % en 2022 par rapport à 2019, un chiffre qui semble incompatible avec l’engagement de réduire de moitié l’utilisation de plastique vierge d’ici à 2025.»
«Unilever doit cesser de faire partie du problème»
Greenpeace demande donc à Unilever d'éliminer petit à petit le plastique à usage unique de ses activités et de passer à la réutilisation au cours des dix prochaines années, en commençant par les sachets plastiques. «Si Unilever veut être considéré comme un leader, il doit cesser de faire partie du problème. La multinationale doit montrer qu'elle est sérieuse et doit s'engager à éliminer progressivement le plastique à usage unique, en commençant par les sachets. Elle doit également user de son influence sur la scène internationale pour contribuer à un traité international sur les plastiques solide et ambitieux». commente Marian Ledesma, chargée de campagne à Greenpeace Philippines.