Abus sexuelsSix mineures accusent un jeune Vaudois de viol et contrainte
Le prédateur présumé aurait forcé des adolescentes, âgées entre 14 et 17 ans, à avoir des relations sexuelles avec lui.
Août 2018 - Mars 2022. C'est la période durant laquelle Romain*, étudiant vaudois, aurait sévi et s'en serait pris à l'intégrité physique et sexuelle de six mineures. Ce Vaudois de 18 ans - au moment des premiers actes présumés - va devoir répondre des graves infractions soutenues par le Ministère public. Ainsi, pour cinq des six proies, qui disent avoir subi les assauts du prévenu, le viol est retenu. Également retenus: les actes d'ordre sexuel avec des enfants (ndlr. moins de 16 ans), la contrainte sexuelle, les actes d'ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance et la mise en danger de la vie d'autrui.
6 cas, 4 plaintes
En détention préventive durant quelques mois en 2022, il a été libéré à la faveur de mesures de substitution. Sur les six témoignages concordants recueillis par les enquêteurs et la procureure Aline Asfa, seulement quatre adolescentes, ou leur représentant légal, ont déposé une plainte pénale. Dans deux cas, la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse (DGEJ/ex-Service de protection de la Jeunesse - SPJ) a dénoncé cet homme. Ce dernier comparaîtra devant le Tribunal correctionnel d'arrondissement de l'Est vaudois, à Vevey, les lundi et mardi 4 et 5 décembre prochains.
Coups et rapports
Le début des agissements de Romain remonterait à l'été 2018, selon le récit de la première cible du Vaudois et l'acte d'accusation du parquet. Sa copine a 15 ans. Au cours d'une dispute, il l'aurait frappée à plusieurs reprises et étranglée au point qu'elle dit avoir craint pour sa vie. Ses lésions n'ont pas fait l'objet d'un constat médical. Durant une année, elle aurait entretenu des rapports complets, alors que l'accusé la savait mineure. Elle aurait subi des violences physiques également, du chantage à la mutilation et au suicide ainsi qu'un climat de terreur qui aurait permis au prédateur incriminé de continuer à obtenir ses faveurs malgré des refus signifiés.
Sans préservatifs
Été 2019, une autre jeune de 17 ans raconte que le prévenu aurait tenté, une première fois en vain, de l'obliger à coucher avec lui lors d'un retour au domicile de ses parents. Ils étaient tous les deux alcoolisés. Par la suite, il l'aurait contrainte à plusieurs reprises par la force (étranglement et plaquages contre un mur) à des pénétrations vaginales sans préservatif et sans tenir compte de son opposition.
À la même période, c'est une ado de 14 ans qu'il aurait prise pour cible. Alcoolisée, elle aurait subi divers sévices de la part de Romain. Elle prétend lui avoir demandé de s'arrêter. Il lui aurait prodigué des attouchements sur ses parties intimes, puis l'aurait forcée à une fellation avant d'introduire partiellement son sexe dans son vagin, sans protection.
Dans des WC publics
En 2019 toujours, une mineure de 16 ans affirme que Romain l'aurait attirée et obligée à entrer dans des toilettes publiques, chez les hommes. Il l'aurait ensuite enfermée avec lui dans une cabine dans le but d'entretenir une relation sexuelle. La malheureuse, bien que tétanisée, dit s'être défendue. L'arrivée d'un inconnu dans ces WC l'a très certainement sauvée du pire, parvenant ainsi à fuir son agresseur.
Au printemps 2020, chez lui, le jeune homme aurait aussi entretenu deux rapports sexuels consentis et non protégés avec une fille de 15 ans dont il connaissait l'âge. À une autre reprise, il l'aurait cette fois-ci contrainte sans son consentement, parvenant à ses fins par la force, alors qu'elle faisait une crise d'angoisse.
Cris étouffés
Quasiment deux ans plus tard, une nuit de mars 2022, sa dernière proie a 16 ans. Cette jeune fille explique s'être retrouvée au domicile de Romain avec une autre connaissance. Elle avait consommé du cannabis et son abuseur présumé avait passablement bu. Il lui aurait proposé d'aller se coucher dans son lit. Il l'aurait alors rejointe et caressée. Manifestant son refus en se débattant, craignant en outre qu'il devienne violent, elle n'aurait pas eu d'autres choix que de subir. Ses cris étouffés par une de ses mains, il l'a pénétrée, sans préservatif. Elle serait parvenue à le repousser. Le matin venu, le prévenu lui aurait demandé d'oublier.
Stups et interdiction à vie
Âgé aujourd'hui de 23 ans, Romain sera aussi jugé pour contravention à la loi fédérale sur les stupéfiants pour avoir consommé du cannabis et de la cocaïne: certains délits sont prescrits. La procureure Aline Asfa soutiendra encore l'application d'une interdiction à vie d’exercer toute activité professionnelle et toute activité non professionnelle organisée impliquant des contacts réguliers avec des mineurs.
*Prénom d'emprunt