Bronca pour le platane à abattre à Auvernier

Neuf platanes centenaires doivent être abattus et remplacés à Auvernier (NE) et comme l'a signalé l'autre jour le média «ArcInfo», la commune de Milvignes n’a pas voulu faire de fleur à celui qui trône au cœur de la vieille ville, sur les pavés.

L'abattage a débuté, comme en témoigne les quatre platanes coupés et empilés ce matin près de la gare du «Littorail». Celui qui cristallise le mécontentement de certains villageois, c'est le «platane de la Golée», du nom d'un bistrot qui exploite une terrasse.

«Un nombre de foires considérable se sont déroulées là-dessous ...», rapporte le journaliste Antoine Berthoud, appareil photo en bandoulière, en mentionnant l'existence d'un pont de danse à la belle saison.

Fils de l'ancien conseiller fédéral Pierre Aubert, François Aubert figure parmi les opposants: prêt à camper dans l'arbre, il a stationné son triporteur contre le tronc, tandis qu'une voiture a été parquée dans le même but de l'autre côté.

Ce qui justifie l'abattage, c'est la présence de champignons. Les platanes désignés sont fragilisés par un tronc creux et des cavités dans de grosses branches. «Dans ce cas, posons des panneaux d'avertissement, mais gardons ces arbres!», dit un citoyen arrêté devant les troncs empilés.

Selon «ArcInfo», les autorités sont conscientes de l’attachement de la population à ces arbres, si bien qu'une expertise a été demandée au Service des parcs et  promenades de la Ville de Neuchâtel. L'abattage de huit platanes proches du restaurant du Poisson a ainsi été validé il y a deux ans.

Pour le platane du centre du village, dont l'âge est estimé entre 130 et 150 ans, l’avis du spécialiste diffère. Celui-là est jugé «identitaire». Sa valeur historique est «non négligeable», ce qui justifie «une réponse adaptée afin de le pérenniser». La pose d’un trépied au sommet est évoquée pour assurer certaines branches.

Les partisans du platane de la Golée se rendront ce soir à une séance extraordinaire convoquée par les autorités. En attendant, des messages ont été rédigés sur une farandole des cartes multicolores: «Tu as vivifié la vie sur cette place, nos apéros, concerts, fêtes», a écrit quelqu'un.