FranceAntisémitisme: Arthur et sa famille sous protection renforcée
Le présentateur est en colère de voir qu'en 2023, il ne se sent pas en sécurité dans son pays.
- par
- F.D.A.
Arthur avait rapidement pris la parole, le lendemain de l'attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre dernier. Il avait été notamment peiné de voir que de nombreux artistes français étaient restés silencieux face à ce drame. Suite à ses propos, il a été la cible d’une importante vague d'insultes antisémites. «J’étais un peu préparé ces dernières années, mais à ce point non. Je n’aurais jamais imaginé», reconnait le présentateur, le 23 novembre sur France Inter.
Sonia Devillers rappelle alors qu’un homme a été mis en examen. Les policiers ont retrouvé sur son ordinateur des menaces de mort qui visaient Arthur et Cyril Hanouna. Face à cette haine, l’animateur vit sous protection depuis le 8 octobre. «Disons que j’étais déjà protégé, mais cela a été renforcé.»
«On est en France, on est en 2023, j’habite Paris et il y a des agents qui protègent ma famille et moi-même parce que je suis juif. C’est lunaire, non? On marche sur la tête. Comment j’explique ça à mes enfants? Il y a plein de formes de racisme, dont l’antisémitisme. Et l’antisémitisme était latent. Il n’y a pas un nouvel antisémitisme, il était là, mais depuis le 7 octobre, il s’exprime en roue libre, au grand jour. C’est complètement dingue. Avec des mouvements politiques qui l’encouragent», confie-t-il.
«Je vous dis juste que je suis en colère»
S'il a décidé de prendre la parole aujourd'hui, c’est «avant tout comme citoyen français». «Moi je suis un marcheur, j’ai marché pour tout le monde. J’ai marché pour les Ouïghours, pour George Floyd, pour les femmes iraniennes, afghanes, contre l’homophobie, contre toutes les formes de racisme. Et c’est normal, je suis un humaniste. Et j’ai été surpris par le fait que peu de gens soient venus marcher avec nous, après ce massacre où des femmes et des enfants ont été torturés, massacrés, éventrés, décapités.»
Il continue en regrettant qu'il y n'a que 400'000 Juifs en France et ils ne se sont jamais sentis aussi seuls. «Nous représentons 1% de la population et nous subissons 60% des actes de violences. Moi, j’ai 57 ans. Je ne calcule plus mon image, je parle avec mon cœur. Je pense à mes enfants, à leur avenir, j’aime ce pays. Je vous dis juste que je suis en colère.»