La découverte d'un crâne révèle l'une des premières craniectomies

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ArchéologieLa découverte d'un crâne révèle l'une des premières craniectomies

Il y a 2 700 ans, une personne se faisait opérer du cerveau pour la première fois.

Clotilde Loup
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Clotilde Loup
Il y a 2700, un homme se faisait opérer du cerveau pour la première fois.

Il y a 2700, un homme se faisait opérer du cerveau pour la première fois.

Qian Wang, Texas A&M University

Une découverte archéologique surprenante a été faite, dans le cimetière de Yanghai, à Xinjiang, en Chine. Cet ancien site funéraire aurait abrité un clan qui pratiquait le chamanisme, mais aussi la plus ancienne craniectomie.

Les archéologues et chercheurs de l'université A&M au Texas ont déterré un crâne d'une personne qui avait vécu là entre 750 et 800 ans avant J-C, soit il y a 2 700 ans, rapporte le magazine «News Scientist»

Qian Wang, le chercheur principal, a passé le crâne au scanner. Le scan a révélé que la personne souffrait d'un hématome épidural, suite à une blessure provoquée par un objet contondant. Il y avait alors eu une accumulation de sang entre le crâne et le cerveau.

Première craniectomie

Cette blessure peut être fatale, car elle exerce une forte pression sur la boite crânienne.  La personne aurait alors subi une craniectomie, l'une des plus anciennes référencée à ce jour.

Comme on la pratique aujourd'hui, le docteur du village a retiré une partie du crâne, afin de relâcher la pression causée par l'hématome, et pour soigner la blessure. La personne opérée aurait vécu encore huit semaines après cette chirurgie. Selon les scientifiques, elle a survécu à son traitement, car ils ont relevé des signes de guérisons sur les lignes de fracture du crâne. La personne opérée aurait continué à vivre encore huit semaines.

Pour Qian Wang, il n'y a pas de certitude que cette opération ait été pratiquée par un médecin chaman. Une personne du cimetière de Yanghai a pourtant été identifié par les archéologues comme telle puisqu'il y avait un couteau en bronze et une alène (NDLR : poinçon en acier) avec elle dans sa propre tombe. Ces deux instruments étaient sûrement chirurgicaux. Les scientifiques ont également trouvé des preuves de l'utilisation de cannabis comme anesthésiant dans le cimetière.

Ce qui est sûr, c'est que cette craniectomie est la plus ancienne, mais également « la plus avancée et la plus habile jamais réalisée dans la région de l'Eurasie au sens large », a expliqué Qian Wang.

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