États-UnisJoe Biden fête ses 81 ans
Le président est le plus âgé de l'histoire du pays et c'est son principal handicap à sa réélection.
Il a beau en plaisanter, ou en faire un gage de sagesse, Joe Biden, qui fête ce 20 novembre ses 81 ans, sait bien que son âge est son principal handicap à un an de la présidentielle.
Lors d’un récent discours devant des ouvriers de l’automobile, le président américain a tourné en dérision les inquiétudes sur sa vigueur physique et son acuité mentale. Lorsqu’une personne a chuté, à grand bruit, pendant son allocution, il a d’abord demandé: «Tout va bien?», avant de lancer: «Je veux que la presse sache que ce n’est pas moi". C’était là une référence à des chutes sans gravité qu’il a pu faire en public, et dont les images ont fait le tour du monde.
Le démocrate est déjà le président le plus âgé de l’histoire américaine et, s’il remportait un second mandat comme il en a l’intention, il aurait 86 ans en quittant la Maison-Blanche.
Un pari sur sa santé
Biden est en bonne santé, selon son dernier bilan médical en date de février, mais voter pour lui, c’est parier qu’il le reste, sans décliner, à un âge déjà avancé. Or, à en croire les sondages, ce pari n’enchante pas les Américains.
Une récente enquête menée par l’institut Siena dans six États américains clés et publiée par le «New York Times», révèle que 71% des électeurs trouvent Biden trop âgé pour être président.
Ils ne sont que 39% à dire la même chose de l’ancien président Donald Trump, qui à 77 ans n’est pas beaucoup plus jeune. Les questionnements sur les facultés mentales du républicain, favori de la primaire de son parti, ont toutefois augmenté récemment.
Pour lui ou pour le pays?
En voyant ce sondage, un ancien stratège démocrate de haut vol, David Axelrod, a invité Biden à se demander «s’il se présentait dans son intérêt à lui, ou dans celui du pays.»
Cette focalisation sur l’âge est injuste, juge S. Jay Olshansky, qui étudie la longévité à l’université de l’Illinois. «Vieillir, ce n’est plus la même chose qu’avant», dit-il à l’AFP. «De larges pans de la population survivent jusqu’à leur huitième décennie, parfaitement capables d’être président ou de faire tout ce qu’ils veulent», poursuit-il.
Avant le scrutin de 2020, Joe Biden avait réduit les déplacements, sur fond de pandémie de Covid-19. Mais cette fois, il lui faudra parcourir toute l’Amérique tout en assumant son écrasante charge présidentielle.
Si son médecin le qualifie de «vigoureux», il est indéniable que Joe Biden fait son âge. Sa démarche est très raide, et la voix du président, ancien bègue dont l’élocution a toujours été heurtée, est souvent un murmure difficilement audible.
Il emprunte désormais la passerelle la plus courte pour monter dans Air Force One, plutôt que le grand escalier, moins stable, qui permet de poser de manière avantageuse à son sommet.
Gaffes à répétition
Ses gaffes sont extrêmement commentées, qu’il s’agisse d’évocations fumeuses d’un obscur western de John Wayne, ou d’un discours pendant lequel il s’est adressé à une élue récemment décédée comme si elle était encore en vie.
«Beaucoup de gens semblent focalisés sur mon âge. Je comprends, croyez-moi», a assuré le président américain en septembre lors d’une réunion avec des donateurs démocrates.
Il a déclaré plusieurs fois qu’il avait 800 ans sur le ton de la plaisanterie. En rencontrant le président chilien, Gabriel Boric, âgé de 37 ans, Biden a blagué: «Mon seul problème avec vous, c’est que vous êtes trop jeune».
Mais il assure aussi régulièrement que son âge est un gage de «sagesse» face aux cahots de la vie politique américaine et aux convulsions du monde.
Des super-seniors
Pour des raisons génétiques, Biden comme Trump sont vraisemblablement des «super-seniors», terme utilisé par les chercheurs pour décrire les gens qui conservent leurs facultés très tard dans la vie, estime S. Jay Olshansky.
Ce dernier assure avoir découvert que pour les présidents américains, «le temps biologique semble s’écouler plus lentement» que pour le reste de la population.
AFP