CommentaireRetour de manivelle pour l'UDC triomphante
Les élection fédérales se terminent par des victoires de la gauche dans quatre cantons, dont Zurich.
- par
- Eric Felley
Marco Chiesa, président de l'UDC, réélu au Tessin, est le seul vainqueur de son parti, lors du dernier tour des élections fédérales.
PATRICK MARTIN/24HEURES«Le fait que le canton économique de Zurich soit désormais représenté par deux élus de la gauche europhile, à savoir Daniel Jositsch (PS) et Tiana Moser (PVL), est inquiétant.» Dimanche en fin d'après-midi, l'UDC suisse a pris acte de la défaite de son champion Gregor Rutz à Zurich, qui a longtemps été donné favori. C'est la Vert'Libéral Tiana Angelina Moser qui a finalement été élue avec 43 000 voix d'avance.
Ce dernier week-end a été marqué par la victoire des femmes contre les candidats masculins de l'UDC. En Argovie, Marianne Binder (C) a pris le meilleur sur Benjamin Giezendanner (UDC). A Soleure, Franziska Roth (PS) a sauvé le siège socialiste en battant Christian Imark (UDC). Enfin, à Schaffhouse, Simon Stocker (PS) a battu l'indépendant proche de l'UDC, Thomas Minder, qui quitte ainsi la Berne fédérale.
Mais l'honneur est sauf avec la victoire du président de l'UDC Suisse, Marco Chiesa au Tessin, devant le président de l'USAM Fabio Regazzi (C), qui fait son entrée au Conseil des Etats.
Une majorité Centre gauche au Conseil des Etats
Bref, après un premier tour victorieux au Conseil national (+ 9 sièges), le plus grand parti de Suisse n'a pas confirmé au Conseil des Etats, où le Centre se renforce avec 15 représentants (+1) et l'UDC stagne avec 6 élus (-1). Alors qu'il visait 10 sièges sur 46, l'UDC se retrouve marginalisé à la Chambre des Cantons. A l'inverse, la gauche (PS, Verts, VL) et le Centre peuvent faire une majorité de 28 voix contre seulement 18 voix pour la droite (PLR, UDC et MCG).
Ces résultats finaux du Conseil des Etats constituent finalement un glissement à gauche inattendu dans cette chambre, qui était très à droite lors de la dernière législature. On retrouve ainsi une configuration assez similaire à celle de 2015, sauf que le rôle du Centre s'est encore accentué comme groupe «pivot» pour trouver des compromis.
Les résultats de ce dernier dimanche marque aussi un affaiblissement de l'alliance de droite au profit de l'UDC. Les électeurs du PLR et du Centre ont cette fois davantage cherché des solutions alternatives pour corriger les résultats du 22 octobre.
Le parti paie aussi son triomphalisme du deuxième tour. D'une manière générale, on peut dire que ses objectifs n'ont finalement pas été atteints à Berne. Certes, elle a progressé au Conseil national, mais cela ne lui suffira pas à imposer sa politique davantage qu'auparavant.