«The Crown» évoque la mort de Lady Di avec pudeur et doigté

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Série«The Crown» évoque la mort de Lady Di avec pudeur et doigté

Les timoniers de la série de prestige ne loupent pas l'évènement majeur de leur ultime saison. Ce n'était pas gagné.

Jean-Charles Canet
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Jean-Charles Canet
Elizabeth Debicki, dans le rôle de Diana Spencer, est constamment admirable.

Elizabeth Debicki, dans le rôle de Diana Spencer, est constamment admirable.

Daniel Escale/Netflix

Le moins que l'on puisse dire était que «The Crown» était attendu au tournant pour son ultime saison, la sixième. La prestigieuse série Netflix consacrée à Elizabeth II englobe cette fois  la mort tragique de Diana Spencer, en août 1997 à Paris, et à sa conséquence sur la famille royale britannique.  

Il faudra attendre le 14 décembre pour découvrir la deuxième et dernière partie de cette saison. Mais on peut déjà découvrir un pan que la saga a parfaitement su gérer ce qui se trouve être la partie la plus délicate du récit. À commencer par l'accident dans le tunnel de l'Alma alors que la voiture dans laquelle s'étaient embarqués Dodi Al-Fayed, amant de la princesse divorcée, et Lady Di se trouvait poursuivie par une meute de paparazzis à motos et scooters.

L'émotion juste

Pas de voyeurisme ici. Tout juste voit-on la limousine s'engouffrer à haute vitesse dans le tunnel et entend-on une violente collision. Retour en arrière, avec la rencontre de Diana Spencer avec le fils du milliardaire égyptien Mohamed Al-Fayed, rencontre orchestrée par le géniteur de manière pas tout à fait désintéressée. Il faudra parvenir à l'épisode trois pour retrouver le couple à Paris en train de vivre ses derniers instants et que le téléphone se mette sonner en Angleterre et en Écosse pour informer qu'un drame s'était produit dans la capitale française.

Là encore, la réalisation et le montage gèrent les faits avec délicatesse, sans aucune précipitation ni fausse pudeur, mais avec un remarquable doigté. Une maîtrise qui se traduit aussi dans la direction d'acteurs qui laisse l'émotion transpirer juste ce qu'il faut sans jamais s'appesantir dans le lacrymal. On pense notamment à l'admirable façon dont est gérée l'annonce à William et Harry du décès de leur maman. 

Hypothèses plausibles

Côté distribution, soulignons que Dominic West (le prince Charles), Imelda Staunton (Elizabeth II) et, surtout, Elizabeth Debicki (Diana Spencer) nous ont constamment épaté par la subtilité de leur jeu.    

Notons aussi que les hypothèses avancées par la narration sont parfaitement assumées en tant qu'éléments fictionnels — ce que se disent notamment Diana et Dodi à Paris avant le drame — mais restent tout à fait plausibles et ne sombrent jamais dans une mauvaise sitcom industrielle.

Autant de raisons qui poussent à vouloir s'imprégner des reflets de la couronne jusqu'au plan final.

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