Arc jurassienSix éoliennes encore combattues
Deux parcs éoliens seront aménagés après la défaite de leurs opposants, mais la résistance se déplace.
Les éoliennes fleurissent sur les crêtes jurassiennes.
lematin.ch/Vincent DonzéLes opposants ayant été déboutés par le Tribunal fédéral après huit ans de procédure, sept éoliennes seront érigées à la Montagne de Tramelan (BE) par la société BKW. À la Montagne-de-Buttes (NE), ce sont 19 éoliennes qui ont été autorisées à la demande du Groupe E, des Services industriels genevois et de trois communes. Mais la résistance se déplace.
Sur le plateau de Diesse (BE), l'association "Mont Sujet libre" ne veut pas du parc éolien prévu sur cette montagne. Ses membres veulent préserver un lieu "encore sauvage et fragile".
Un lieu sauvage
«Le Mont Sujet est un lieu calme, parfaitement préservé, avec un écosystème riche" a expliqué au "Journal du Jura" le président des opposants, Christian Chopard.
Le Groupe E prévoit la construction de six éoliennes. Son projet a été plébiscité lors d'une votation populaire organisée en 2015, mais Christian Chopard estime que la communication des autorités était unilatérale. Son association utilisera toutes les voies légales pour contrer les éoliennes.
De tout le pays
Président de l'organisation faîtière "Paysage Libre BEJUNE", Michel Fior estime lui que le projet du Mont Sujet fait partie "des pires de tout le pays».
Primo parce que ce parc éolien est projeté à moins de deux kilomètres de l'espace Chasseral inscrit à l'inventaire fédéral des paysages. Secundo parce qu'il fait partie d'un parc naturel régional où la protection du paysage et un but premier, d'où un conflit d'intérêts "évident".
Revu à la hausse
Michel Fior rappelle que la Confédération a revu à la hausse ses objectifs de production d'énergie photovoltaïque et éolienne à l'horizon 2050: ce ne seront plus 800 éoliennes qui devront être érigées, mais plusieurs milliers.
Les vents alpins n'étant pas idéaux et l'opposition étant forte sur le Plateau suisse, l'arc jurassien a tout à craindre. «Une catastrophe, une hérésie, et tout cela pour une question de pognon. Car sans les subventions qu'ils touchent, les promoteurs tourneraient le dos à cette forme d'énergie!», a affirmé Christian Chopard, cité par "Le Journal du Jura".