Jura: Toutes les vaches sous un noyer, sauf une…

Tout un troupeau de vaches de race holstein qui recouvre l’ombre d’un noyer, c’est l’image évocatrice prise lundi dernier à Mettembert (JU) par un habitant de Pleigne attentif à la nature. «Cette situation est symbolique de la situation climatique», souffle Gervais Marchand (77 ans).

Les vaches à l’ombre craignent-elles un coup de soleil? «Leurs tétines sont sensibles, mais elles craignent davantage un coup de chaud…», explique Véronique Frutschi, conseillère à la Fondation rurale interjurassienne.

Influencée par le métabolisme de fermentation, quand un ruminant digère des fibres dans sa panse, leur température corporelle oscille entre 38,5 et 39 degrés. «Les vaches sont sensibles à la chaleur: passés 25 degrés, elles activent leur mécanisme de refroidissement», indique Véronique Frutschi. À l’inverse, «elles supportent bien le froid, même sous zéro», souligne cette ingénieure agronome.

Pour se mettre à l’aise au frais, les vaches préfèrent parfois un courant d’air à l’ombre d’un arbre, mais ce n’était pas le cas lundi dernier. Poussées à l’ombre d’un noyer par le rayonnement direct, les vaches ont réagi avec un esprit de troupeau: elles sont toutes agglutinées… sauf une! Est-elle arrivée la dernière?

«Une dominante arrivée après les autres les aurait fait se lever…», sourit Véronique Frutschi. Celle qui fait bande à part n’a pas une bonne place dans la hiérarchie, mais rester seule peut fort bien être dans son caractère.

«Ce troupeau ne disposait pas d’un grand chêne centenaire», remarque Gervais Marchand. Une superstition suggère que dormir sous un noyer donne la migraine, mais que risque une vache? Rien, selon Véronique Frutschi…

Un climat doux convient bien au noyer et cet arbre est servi par la météo: le temps s’annonce clément jusqu’à samedi. Les vaches pourront brouter encore quelque temps dans les pâturages, au soleil ou à l’ombre…