TransportsCovid: premières suppressions de trains CFF en Suisse romande
La situation devient de plus en plus tendue aux CFF en raison du personnel malade ou en quarantaine. À Genève, cinq trains ont déjà dû être supprimés mercredi. La situation est difficile au Tessin.
Le variant Omicron touche de plein fouet la Suisse et le nombre de nouvelles infections n’en finit plus de s’envoler. Ainsi, l’OFSP a annoncé mercredi plus de 31’000 nouveaux cas en 24 heures, du jamais-vu depuis le début de la pandémie. Actuellement, plus de 85’000 personnes sont en isolement en Suisse et plus de 33’000 sont en quarantaine. Cette situation commence à avoir de lourdes conséquences sur le personnel des entreprises, notamment celui des CFF. Au point que ceux-ci ont annoncé s’attendre à devoir supprimer des trains ces prochains jours.
En effet, «les absences pour cause de maladie sont en augmentation et la situation est de plus en plus tendue. Dans certaines unités, il n’y a plus de réserves de personnel», ont fait savoir les CFF sur leur site internet. «Mais quelques suppressions de trains à la suite des annonces de maladie de dernière minute ne sont pas exclues dans les prochains jours», préviennent-ils. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé tôt ce mercredi à Genève. Cinq trains du Léman Express ont dû être annulés à la dernière minute entre Genève et La Plaine pour cause de maladie, selon Frédéric Revaz, porte-parole des CFF. «Mais c’est peu sur les 240 trains qui circulent chaque jour sur cette ligne. Pour l’instant, nous arrivons encore à assurer l’horaire normal», souligne-t-il.
Trafic transfrontalier
À noter que le trafic transfrontalier avec les pays voisins nécessite déjà des modifications d’horaires en raison du manque de personnel à l’étranger, selon les CFF. Ils conseillent donc vivement aux voyageurs de consulter l’horaire en ligne, actualisé en permanence, peu avant le départ. «Il manque surtout du personnel en France et en Italie, c’est donc sur ces lignes qu’il faut être particulièrement attentifs», prévient Frédéric Revaz.
«L’objectif et la mission des CFF sont de garantir la mobilité», rappellent encore l’entreprise ferroviaire. Du coup, elle examine des alternatives. «Nous étudions la possibilité d’engager provisoirement du personnel sachant conduire des trains mais qui occupe d’autres postes dans l’entreprise – comme des postes de cadres ou de formateurs», précise le porte-parole. Mais les CFF l’assurent: la suppression de trains n’interviendra qu’en dernier recours.
Situation critique pour CarPostal au Jura
La situation est similaire chez CarPostal : pour l'instant, tous les bus circulent, mais «cela peut changer d'un jour à l'autre», selon une porte-parole citée par le Tages-Anzeiger. Entre le 27 décembre et le 4 janvier, CarPostal a enregistré 40 nouveaux cas de maladie chez les conducteurs. La situation serait particulièrement critique au Tessin et dans le Jura.
Déjà des trains supprimés au Tessin
Cette pénurie de personnel est déjà d’actualité dans les chemins de fer tessinois, un canton très touché par la vague Omicron. En raison de conducteurs malades ou en quarantaine, des trains Tilo ont déjà dû être supprimés entre Chiasso et Côme et entre Côme et Varese, a fait savoir l’entreprise Treni Regionali Ticino Lombardia SA. Au total, une trentaine de trains de moins que prévu sont actuellement en service.
Ainsi la ligne S10, qui relie Biasca à Côme via Bellinzone, est touchée. Elle est actuellement complètement interrompue entre Chiasso et Côme dans les deux directions. La ligne S40, qui relie Côme à Varese via Mendrisio, ne circule pas non plus entre Côme et Varese.
Les bus sont aussi touchés à Locarno. Ainsi l’horaire du dimanche est actuellement appliqué dans la ville en raison du manque de chauffeurs. Concrètement, les bus circulent toutes les 15 minutes au lieu de 10.
Pour rappel, l’Office fédéral de la protection de la population avait indiqué peu avant Noël qu’une violente vague du variant Omicron représentait un danger pour les infrastructures essentielles du pays. Si l’électricité, l’eau et les services de télécommunication semblent aller de soi en temps normal, la pandémie pourrait mettre à mal ces services, avait-il prévenu.