Le laboratoire Sandoz ouvre à 24 francs pour son entrée en Bourse

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Zurich«Ce jour marque l’aube d’une nouvelle ère pour Sandoz»

Le laboratoire bâlois Sandoz, qui fabrique des médicaments génériques, a fait des débuts hésitants pour son entrée à la Bourse suisse, mercredi, passant de 24 francs au début à 24,30 en clôture.

Gilbert Ghostine, président de Sandoz et ancien patron de Firmenich.

Gilbert Ghostine, président de Sandoz et ancien patron de Firmenich.

AFP

Le laboratoire Sandoz a pris, mercredi, son indépendance du géant pharmaceutique Novartis en entrant à la Bourse suisse, avec toutefois des premiers pas hésitants pour sa première séance. L’action de ce champion européen des médicaments génériques a ouvert à 24 francs pour cette scission de Novartis, faisant ressortir une capitalisation boursière d’environ 10,3 milliards de francs, a indiqué l’opérateur de la Bourse suisse.

Dans les premiers échanges, l’action Sandoz a grimpé pour monter jusqu’à 25,20 francs, mais a ensuite cédé ses premiers gains pour repasser sous son cours d’introduction. À 12h16, l’action Sandoz s’échangeait à 23,485 francs, tandis que Novartis perdait 4,81% à 87,52 francs, à contretendance du SMI, l’indice de référence de la Bourse suisse, en hausse de 0,22 pour cent. Revenu timidement dans le vert en milieu de journée, le titre Sandoz a clôturé sa première séance à 24,35 francs.

«Ce jour marque l’aube d’une nouvelle ère pour Sandoz», a déclaré Gilbert Ghostine, son président, cité dans un communiqué publié avant l’ouverture de la Bourse, tout en soulignant que la mission du laboratoire demeure «inchangée». Son objectif reste de fabriquer des médicaments de qualité disponibles pour davantage de gens», a ajouté l’ancien patron de Firmenich, un fabricant d’arômes et de parfums.

Sandoz, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 9,1 milliards de francs en 2022, fabrique des médicaments génériques et biosimilaires, des copies moins chères de traitements dont le brevet a expiré. Ses médicaments permettent aux systèmes de santé d’économiser 17 milliards de dollars par an rien qu’en Europe et aux États-Unis, a affirmé le laboratoire dans le communiqué.

Pour le Suisse Novartis, cette scission permet de parachever son recentrage sur le développement de nouveaux médicaments. En 2019, le groupe s’était déjà séparé d’Alcon, son ex-filiale dans les produits ophtalmologiques, là aussi en l’introduisant en Bourse. Pour la scission de Sandoz, la base d’échange avait été fixée à une action Sandoz pour cinq actions Novartis.

Féroce concurrence aux États-Unis

Les analystes de Jefferies avaient prédit un accueil en Bourse «tiède» pour Sandoz dans une note publiée la veille de l’opération. Ils doutaient que les actionnaires de Novartis souhaitent détenir Sandoz à part, en particulier aux États-Unis où les valorisations sont «déprimées» pour les autres fabricants de médicaments génériques cotés sur les marchés américains. De plus, Sandoz est intégré dans l’indice élargi de la Bourse suisse, mais pas dans le SMI, l’indice principal des grandes valeurs, comme cela avait été le cas pour Alcon qui avait fait des débuts en fanfare en Bourse en 2019.

Sandoz se trouve donc privé d’une manne financière de gros investisseurs, les analystes de Jefferies estimant que les dirigeants du groupe auraient dû s’assurer de disposer «d’actionnaire(s) de référence» avant l’entrée en Bourse pour limiter les risques de sorties de fonds. La semaine passée, Stefan Schneider, analyste chez Vontobel, avait évalué la marge de fluctuation de l’action Sandoz entre 26,70 et 33,10 francs.

Objectif de croissance de 5%

Le laboratoire vise une croissance d’environ 5% par an durant les cinq prochaines années, grâce à l’essor des médicaments biosimilaires, plus complexes à fabriquer que les génériques mais aussi à plus fortes marges. Évalué à 208 milliards de dollars au niveau mondial, le marché des génériques et biosimilaires est en proie à une féroce concurrence, surtout aux États-Unis. Parmi ses principaux concurrents, Sandoz qui réalise la moitié de son chiffre d’affaires en Europe, compte l’Israélien Teva et l’Américain Viatris, issu d’une scission en 2020 des médicaments génériques de Pfizer accompagnée d’une fusion avec le laboratoire Mylan.

(AFP)

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