FootballIl faut entretenir le soldat Shaqiri
Le meneur de jeu aura terminé sa saison avec Chicago, à la mi-octobre. Que fera-t-il durant les cinq semaines qui le sépareront de la Coupe du monde au Qatar?
- par
- Valentin Schnorhk
Il y a plein de questions que l’on est en droit de se poser sur Xherdan Shaqiri. Tout est une affaire d’intérêt. Pour les plus petits, disons entre 5 et 8 ans, il y a sans doute cette interrogation existentielle: comment devient-on l’un des joueurs les plus capés de l’histoire de l’équipe de Suisse? Pour trouver une réponse, il peut venir à l’idée des enfants de se plonger dans le livre imagé «Hop Suisse», que l’Association suisse de football a présenté mercredi à Bad Ragaz (SG).
Édité en allemand et en français, il sort jeudi en librairie et s’adresse au plus jeune public de l’équipe de Suisse. Il y retrouvera différentes histoires et informations au sujet du football et des équipes de Suisse masculine et féminine, joliment mises en scène, au même titre que leurs différents sponsors, placés plus ou moins subtilement (Credit Suisse, partenaire principal de l’ASF, a largement financé l’opération).
Pas de quoi vraiment assouvir l’intérêt des suiveurs les plus fidèles (et un peu plus expérimentés). Ceux-ci ont une autre interrogation au sujet du meneur de jeu de l’équipe nationale: pourra-t-il arriver en forme à la prochaine Coupe du monde? Et ça, c’est une autre histoire, que l’on conte d’une manière un peu moins romanesque. Parce que Xherdan Shaqiri et son club du Chicago Fire en auront terminé avec leur saison de Major League Soccer, le 9 octobre prochain. En effet, la formation de l’Illinois ne parviendra pas à se qualifier pour les play-offs.
Trouver la bonne solution
Ainsi, entre le 9 octobre et le 24 novembre, date de l’entrée en lice de la Suisse au Mondial face au Cameroun, Shaqiri n’aura aucune rencontre officielle dans les jambes. Il y aura simplement, en guise d’affûtage, le match amical du 17 novembre contre le Ghana, à Abu Dhabi. Et à Chicago, les rideaux seront tirés. Pour le Bâlois, il faudra donc trouver une autre solution pour s’entretenir jusqu’au lundi 14 novembre, date du rassemblement et du départ officiel de l’équipe nationale pour le Qatar.
Xherdan Shaqiri, qui fêtera ses 31 ans, le 10 octobre, ne se fait guère de souci. «Ne vous inquiétez pas, je serai en top forme pour la Coupe du monde, a-t-il promis mercredi. J’ai eu une grosse année et n’ai pas encore eu de vacances, alors je resterai peut-être tranquille quelques jours.» Et ensuite? «Il n’y aura pas de problèmes, nous trouverons une bonne solution.»
De quelle nature? Du côté du staff de l’équipe nationale, c’est une préoccupation. «Nous devons jauger la situation, admet Pierluigi Tami, le directeur des équipes nationales. Nous devons planifier un entraînement spécifique et individuel avec lui: il ne pourra pas rester cinq semaines à la maison. C’est donc un sujet sur lequel le staff planche: il faut lui donner les meilleures chances pour se préparer au mieux.» Différentes options sont donc étudiées.
Lugano ne suffira pas
Parmi celles évoquées, il y a la piste d’un entraînement avec Lugano, club partenaire de Chicago, puisqu’il est détenu par le même propriétaire, l’Italo-Américain Joe Mansueto. Avec sa limite intrinsèque: il ne pourra pas y jouer en Super League, puisque toujours sous contrat avec le club américain. «Ce ne serait pas assez de simplement suivre les entraînements de Lugano, parce qu’en club, on s’entraîne toujours en fonction d’un match, souligne Tami. Alors il peut s’entraîner avec un club, mais nous devons aussi penser à un accompagnement individuel.»
Il est probable que le staff de l’équipe nationale, dont son préparateur physique Oliver Riedwyl, soit sur le pont bien avant le 14 novembre. Pour le bien de Shaqiri. Et de la nation?