Bande de GazaIsraël de plus en plus confronté à l’indignation internationale
Le lourd bilan des victimes civiles palestiniennes et la destruction d’hôpitaux à Gaza sont vivement critiqués. Même en Israël, des voix s’élèvent pour appeler aux négociations.
Israël fait face, lundi, à l’indignation croissante de la communauté internationale suscitée par le lourd bilan des victimes civiles et la destruction d’hôpitaux à Gaza, tout en accentuant sa guerre contre le Hamas dans le territoire «assiégé».
Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait se prononcer, ce lundi, sur un nouveau texte appelant à une «cessation urgente et durable des hostilités» à Gaza, où la guerre la plus meurtrière a été déclenchée par l’attaque sans précédent lancée, le 7 octobre, par le Hamas sur le sol israélien.
«Une combinaison de faim, maladie et faible immunité»
Le gouvernement israélien subit aussi une pression croissante pour la suspension des combats. Les Nations unies estiment que 1,9 million des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés par la guerre. «Je ne serais pas surpris si des gens commençaient à mourir de faim, ou d’une combinaison de faim, maladie et faible immunité», a dénoncé Philippe Lazzarini, dirigeant de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Des dizaines de personnes ont été tuées dimanche dans les frappes israéliennes. Après des mois de bombardements et de combats violents, la majeure partie de la population de Gaza a été déplacée et souffre de pénuries de carburant, de nourriture, d’eau et de médicaments.
Moins d’un tiers des hôpitaux de Gaza fonctionnent partiellement, précise l’ONU, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé, dimanche, l’impact des opérations israéliennes sur deux hôpitaux du nord du territoire.
Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que l’agence était «consternée par la destruction effective» de l’hôpital Kamal Adwan, où les forces israéliennes ont mené une opération de plusieurs jours. L’armée israélienne s’est retirée de l’hôpital dimanche, après une opération de plusieurs jours, affirmant qu’il avait été utilisé comme centre de commandement et de contrôle par le Hamas. Israël a déclaré avoir négocié un passage sûr, avant d’entrer dans l’hôpital, pour l’évacuation de la plupart des personnes à l’intérieur.
Service des urgences réduit à «un bain de sang»
L’OMS a également déclaré que les bombardements israéliens avaient réduit le service des urgences de l’hôpital Al-Shifa à «un bain de sang». Le Ministère de la santé du Hamas a déclaré qu’une frappe israélienne avait touché, toujours dimanche, l’hôpital Nasser, à Khan Yunès, principale ville du sud de Gaza, faisant un mort et sept blessés. Enfin, les forces israéliennes ont pris aussi d’assaut l’hôpital Al Awda, dans le nord de Gaza, et arrêté le personnel médical après plusieurs jours de siège et de bombardements.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s’est à nouveau engagé à «se battre jusqu’au bout», promettant de parvenir à éliminer le Hamas, à libérer tous les otages et à garantir que Gaza ne soit plus jamais «un centre du terrorisme».
Israël fait également face à des appels des familles des otages, demandant de ralentir, de suspendre ou de mettre fin à la campagne militaire. Il reste encore 129 otages à Gaza, selon Israël, et leurs proches se sont de nouveau rassemblés à Tel-Aviv pour réclamer un accord pour les rapatrier quand l’armée a admis avoir tué par erreur trois otages à Gaza.
Cisjordanie pas épargnée
Le conflit à Gaza a également entraîné une spirale de violence en Cisjordanie occupée par Israël. Le Ministère palestinien de la santé a déclaré que les forces israéliennes avaient tué cinq Palestiniens, dimanche matin, dans un camp de réfugiés. Selon l’armée israélienne, les frappes aériennes ont ciblé des militants qui mettaient les soldats en danger. Les responsables de la santé affirment que plus de 290 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou par les colons, en Cisjordanie, depuis le début de la guerre.