BolivieUn mort dans des affrontements de rue sur le recensement
Samedi, un homme a perdu la vie dans la ville bolivienne de Puerto Quijarro lors de manifestations et d’affrontements liés au recensement.
Des affrontements de rue, au premier jour de blocages et de manifestations dans la région de Santa Cruz en Bolivie pour exiger un recensement anticipé, ont fait un mort samedi à Puerto Quijarro, près de la frontière brésilienne, a annoncé le gouvernement, l’ONU et l’UE appelant à l’arrêt des violences.
Le recensement sert à recalculer la répartition des sièges au Congrès et les ressources publiques. Or, la région de Santa Cruz, la locomotive économique de la Bolivie et la plus peuplée, gouvernée par l’opposition de droite, estime être défavorisée par un recensement obsolète datant d’il y a plus de 10 ans. «Nous avons une première victime de la grève à Puerto Quijarro», a déclaré la vice-ministre de la Communication, Gabriela Alcon.
«Mon mari a été battu»
Le président de gauche Luis Arce a condamné la violence sur Twitter. Il a appelé à faire la lumière sur ce drame «qui a causé la perte irréparable d’une vie humaine» et à ce que l’enquête permette de «sanctionner les responsables».
La victime, Pablo Taborga, faisait partie d’un groupe d’habitants opposés au blocage d’un pont organisé par des opposants au gouvernement de gauche du président. Des images sur les réseaux sociaux ont montré de violents affrontements de rue, à coups de pierres, de bâtons et de pétards, au niveau de ce pont défendu par les riverains.
La veuve de la victime a déclaré à la chaîne de télévision d’État que des personnes faisant la promotion de la grève «sont arrivées avec des bombes artisanales, avec des bâtons». «Et à un moment donné, mon mari a été battu avec des bâtons par plusieurs personnes», a-t-elle accusé. Pablo Taborga a été admis dans un hôpital local, où il est décédé un peu plus tard, selon elle.
Poursuite de la grève régionale
La région de Santa Cruz était paralysée samedi par des manifestants exigeant que le gouvernement de gauche du président Arce avance d’un an le recensement de la population prévu pour 2024. Le gouverneur de droite de Santa Cruz, Luis Fernando Camacho, a accusé le parti au pouvoir d’avoir fait venir des habitants d’autres régions du pays pour contrer la protestation. «Cela génère évidemment de la violence», a-t-il accusé.
À Santa Cruz, les transports en commun étaient paralysés et les rues quasi désertes. Une première réunion de conciliation a été organisée samedi, a rapporté la vice-ministre de la Communication, Gabriela Alcon. Le gouvernement affirme ne pas pouvoir avancer à 2023 le recensement, expliquant que la date doit résulter des travaux de commissions techniques.
Faute d’accord, le dialogue s’est interrompu, et les leaders civils de droite ont demandé que la grève régionale se poursuive. L’ONU a «exhorté les acteurs politiques et sociaux à éviter les scénarios de violence et de confrontation», l’UE appelant de son côté «à trouver des scénarios de retrouvailles entre Boliviens».