ÉtudeHausse des accusations de tromperie climatique visant des firmes
Les accusations de tromperie («climate-washing») contre les entreprises bondissent, selon une étude de référence publiée jeudi.
L’Institut Grantham de recherche sur le changement climatique et l’environnement dénombre 2341 procédures judiciaires liées au climat à travers le monde au total, dont 190 nouvelles sur les douze derniers mois (juin 2022-mai 2023).
Le nombre de nouveaux dossiers pourrait être en train de «ralentir» après un pic enregistré en 2021 mais «leur diversité augmente toujours», notent les spécialistes de l’institut britannique. Ce ralentissement pourrait s’expliquer par la fin de la présidence Trump aux États-Unis, le pays qui compte de loin le plus gros nombre de dossiers, avancent-ils.
Signe de cette diversification, de nouvelles affaires ont été identifiées dans sept nouveaux pays au cours des douze derniers mois: Bulgarie, Chine, Finlande, Roumanie, Russie, Thaïlande et Turquie.
Protection des consommateurs
Les affaires sont de nature très variée: elles peuvent émaner de particuliers ou d’ONG, viser le gouvernement, une entreprise ou une entité comme la FIFA. Elles peuvent s’attaquer au manque d’ambition climatique, à sa mise en œuvre par l’État jugée défaillante, ou encore à une prise en compte jugée insuffisante du risque ou peuvent encore chercher des compensations financières…
Le rapport note une tendance de fond: la progression ces dernières années des recours en justice contre les entreprises accusées de promesses trompeuses ou de ne pas mettre en œuvre les efforts promis en matière de climat – le «climate-washing». On en dénombrait 26 en 2022 et 27 en 2021, contre seulement 9 en 2020 et 6 en 2019.
«Les affaires liées à la mauvaise information ou à la désinformation en matière de changement climatique sont loin d’être nouvelles», observent les auteures du rapport, Joana Setzer et Kate Higham, citées dans un communiqué. «Mais ces dernières années ont a vu une explosion des dossiers de ‘climate-washing’ arrivant devant les tribunaux ou des entités administratives telles par exemple que les agences de protection des consommateurs», observent-elles.
Ces affaires de «climate-washing», version plus spécifiquement climatique du «greenwashing» ou écoblanchiment, attaquent entre autres les allégations jugées abusives de «neutralité carbone».