NeuchâtelLe mobilier urbain fait mal au tibia
Les bancs amovibles de la zone piétonne limitent le trafic efficacement, mais les piétons distraits s’y cognent.
- par
- Vincent Donzé
Initialement, il y avait des bandes jaunes peintes sur le sol.
Lematin.ch/Vincent Donzé«Dans la conscience collective, la bande jaune est un signal qui incite à ralentir», expliquait il y a trois mois le concepteur d‘un mobilier urbain installé à Neuchâtel pour limiter le trafic des manutentionnaires dans la zone piétonne. Problème, les piétons distraits ne remarquent pas toujours les bancs amovibles préférés aux bornes rétractables.
L’astuce consistait à surélever une bande jaune à une hauteur de 43 centimètres. «Dangereux, les bancs jaunes de la zone piétonne?» s’interroge aujourd’hui le média neuchâtelois «ArcInfo». À deux reprises, une sommelière a vu une personne tomber au point de saigner.
Les bandes jaunes au sol ont été grattées pour éviter une confusion visuelle.
Lematin.ch/Vincent DonzéTreize bancs pivotants sont encastrés dans des socles. Les passants qui ont les yeux rivés sur leur smartphone en sont les premières victimes. Un commerçant a vu une femme portant un enfant se blesser au bras en tombant. Dans sa chute, un autre badaud a cassé ses lunettes.
Pour éviter une confusion visuelle, la Ville a gommé les bandes jaunes peintes au sol. «La Ville est bien sûr désolée pour les personnes qui auraient connu l’un ou l’autre problème», a commenté Emmanuel Gehrig, chargé de communication. Les victimes sont invitées à s’approcher de la commune à l’adresse zonepietonne.neuchatel@ne.ch.
Facile d’entretien, l’acier s’est imposé, mais il fait mal au tibia.
Lematin.ch/Vincent DonzéL’expérience menée depuis le 1er août dernier est efficace pour filtrer le trafic dans une zone où les livraisons ne sont autorisées que jusqu’à 10 heures. Lors d’une première phase, les bancs sont amovibles à 90 degrés par qui le souhaite, en actionnant une tirette.
L’essai se poursuivra l’an prochain, jusqu’au lancement d’un vaste sondage sur la zone piétonne, où il fait bon s’asseoir par beau temps sur les bancs amovibles. Selon le résultat, la possibilité existera de verrouiller le système et d’attribuer des clefs d’accès aux commerçants.
En attendant, la Ville de Neuchâtel dispose d’un argument imparable: chargé de défendre les intérêts des malvoyants, l’organisme «Centrevue» a émis un préavis favorable avant la pose de bancs jaunes qui font écho aux passages pour piétons.