NeuchâtelLe médecin scolaire n’a pas commis d’attouchement
Un pédiatre accusé d’actes sexuels par quatre élèves a été acquitté et indemnisé aujourd’hui à La Chaux-de-Fonds.
- par
- Vincent Donzé
Un médecin scolaire accusé d’attouchements sur des élèves a été acquitté sur toute la ligne aujourd’hui par le Tribunal régional des Montagnes et du Val-de-Ruz. Ce pédiatre neuchâtelois affirmait que des actes médicaux prodigués dans les règles de l’art avaient été mal interprétés. La juge Julie Hirsch aboutit à la même conclusion.
Au Centre scolaire du Val-de-Ruz, en automne 2021, le praticien a effectué l’examen requis à l’âge de 14 ans, qui nécessite par exemple de palper le bas du ventre pour vérifier qu’il n’y a pas de masse tumorale. Des élèves se sont-ils sentis gênés d’être auscultés? C’est possible, mais un ressenti n’est pas constitutif d’une infraction.
Avec le stéthoscope
Une élève affirmait que le médecin lui avait baissé son training et palpé le pubis. Une autre a déclaré avoir senti «quelque chose de dur». «S’approcher de la symphyse pubienne pour un examen de l’abdomen est normal, de même que palper la poitrine lors d’un contrôle cardiaque est inévitable, mais mes mains restent sur mon stéthoscope», a déclaré le pédiatre.
Un écolier fait aussi parti des plaignants. Il a affirmé avoir subi des attouchements proches du pénis à la suite d’une blessure à la hanche, avant de déclarer lors de son audition que «le médecin n’est pas vraiment entré dans mon caleçon».
Perception malsaine
Problème pour la juge: les accusations ont varié pendant la procédure. Des rumeurs se sont répandues dans l’école, ce qui a accentué «une perception malsaine des gestes médicaux». «Palper» est devenu «malaxer», alors que les déclarations du prévenu n’ont pas varié. «Je n’aurais pas pratiqué différemment s’il y avait eu un tiers lors de la consultation», a-t-il assuré.
Le pédiatre a été acquitté et indemnisé: 17 900 francs pour ses frais de dépens et 6 700 francs pour son dommage économique. La juge a relevé que son avenir n’était pas remis en cause et qu’il gardait la confiance de ses pairs.