FootballAu LS, les chiffres inquiètent plus que la manière
Malgré une troisième défaite consécutive, concédée samedi face au FC Zurich, les Vaudois ont su montrer qu’ils sont sur la bonne voie.
- par
- André Boschetti
Trois matches déjà et toujours pas le moindre point à son compteur. L’entame de championnat du Lausanne-Sport est de celles qui font peur au plus optimiste de ses supporters. Qui ont, de surcroît, bien plus l'habitude de voir le verre à moitié vide que plein.
Si l’on ne regarde que les chiffres bruts, il y a en effet de quoi être un peu inquiet, même si la saison ne fait que commencer. Avec ce zéro pointé en trois sorties - auquel, pour les plus pessimistes, on pourrait même ajouter les deux défaites enregistrées en fin d’exercice 2020-2021 -, les Vaudois ont «réussi» un vrai faux départ d’une extrême rareté dans l’histoire du club. Sans remonter jusqu’à Mathusalem, seul l’été 2013 avait été aussi pauvre. Et, pour mémoire, le LS alors dirigé par Laurent Roussey ne s’en était jamais remis malgré un changement d’entraîneur. Une relégation, avec seulement 24 points récoltés, avait sanctionné un parcours cauchemardesque.
Les Lausannois n’en sont heureusement pas là. Et pour remonter le moral un brin chancelant de ses troupes, Stjepan Kukuruzovic rappelle qu’il a vécu la même situation avec le FC Zurich, il y a quelques années. «Nous avions nous aussi perdu nos trois premières parties après avoir, comme le LS cette année, remporté presque tous nos matchs de préparation. Je ne me souviens plus à quelle place nous avions terminé le championnat, mais ce que je sais, c’est que nous n’avions pas été relégués.»
Le capitaine lausannois se dit certain que son équipe réussira elle aussi à s’extirper du bourbier dans lequel elle s’est fourrée. «Je ne cache pas que cette troisième défaite complique un peu plus notre situation, continue le capitaine lausannois. Mais notre performance contre GC, la meilleure depuis le début de la compétition, me laisse croire que nous sommes sur le bon chemin. Nous nous sommes créé beaucoup plus d’occasions et, avec un peu plus de réussite, nous aurions même pu remonter nos deux buts de retard avant de concéder le troisième. Maintenant, il faut quand même admettre que nous sommes sous pression et qu’il faut réagir très vite.»
Sur ce que le LS a montré contre GC et sa situation au classement, on ne peut que donner raison à Kukuruzovic. Au Letzigrund, contrairement à ce qu’il ont proposé lors de leurs deux premières sorties ratées, les Vaudois ont montré la réaction attendue. Tant au niveau du jeu que des occasions de but (six très nettes), ils se sont montrés supérieurs à leurs adversaires.
Mais si le LS est rentré bredouille, il y a bien sûr une raison. Une fois encore, il s’est montré trop beaucoup trop tendre devant un Thomas Castella – Mory Diaw était blessé – qui n’a pas eu le moindre arrêt digne de ce nom à effectuer. Malgré le retour bienvenu de cette défense à trois qui avait contribué à la très belle saison dernière, le problème – de longue date – dont souffrent les Lausannois sur les balles arrêtées a, une nouvelle fois, causé sa perte.
Deux renforts attendus
Sans trop insister sur le penalty accordé très généreusement par l’arbitre sur une malencontreuse faute de main de Suzuki, les deux autres buts zurichois, concédés de la tête sur un coup franc puis un corner, soulignent surtout la passivité et le manque de concentration d’une défense au sein de laquelle le néophyte Anel Husic (20 ans) a été de loin le plus fiable.
Deux semaines séparent le LS de son prochain match de championnat. Une parenthèse consacrée à la Coupe (à Echichens samedi) et surtout au travail quotidien pour que le prochain duel, contre le FC Bâle, soit un nouveau vrai départ. Un laps de temps qui permettra aussi à Souleymane Cissé d’offrir à son coach les deux derniers renforts promis: un latéral droit et un défenseur central expérimenté. Deux apports qui sont aujourd’hui indispensables.