France voisineIl roulait avec ses deux enfants et le cadavre de sa femme
Un homme de 47 ans sera jugé dès lundi devant la Cour d’assises de la Haute-Savoie, à Annecy. Il est accusé d’avoir tué sa compagne puis d’avoir caché son corps dans une valise, en 2019.
Le procès de Driss O. s’ouvre ce lundi à Annecy. Cet homme de 47 ans avait été arrêté le 18 août 2019 au volant d’une voiture sur la commune de Doussard, près du lac d’Annecy. À son bord se trouvaient ses deux enfants de six et neuf ans et le cadavre de sa compagne. Le corps de la victime, mince et de petite taille, a été retrouvé en position fœtale, enfermé dans une valise cadenassée, rangée dans le coffre du véhicule.
L’homme avait lui-même annoncé à des membres de sa famille quelques heures auparavant avoir tué Marianne C., 37 ans. Les enquêteurs ont pu le pister à son retour d’Italie, où il a fait un aller-retour pour voir un cousin avant de rentrer en France «se livrer», selon son avocat. «Il n’a pas tenté du tout de s’échapper», assure Me Marc Dufour.
La mort de la victime, par strangulation, est survenue dans la nuit du 16 au 17 août 2019 dans l’appartement du couple à Annecy. Driss O. «reconnaît être l’auteur du décès», indique son avocat, mais il évoque «une dispute». Durant l’instruction, l’accusé a contesté avoir voulu tuer sa compagne, mais a avoué lui avoir porté de nombreux coups et l’avoir étranglée.
«À l’évidence, elle souhaitait partir»
«Il voulait avoir le code de son téléphone portable parce que ça faisait très longtemps qu’il pensait qu’elle avait un amant attitré», explique Me Dufour. Pour lui, la «jalousie» est au cœur de l’affaire, ainsi que la perspective d’une séparation. «À l’évidence, elle souhaitait partir. (…) Je pense que cette perte de l’être cher, c’est un deuil absolument impossible qui conduit au drame», estime l’avocat.
La présence de serflex (colliers de serrage) aux poignets, chevilles et autour du cou de la victime a été présentée par l’accusé, lors de ses auditions, comme une sorte de jeu sexuel, qui aurait ensuite dégénéré. Ce qui est «complètement hors sujet», selon le vice-procureur de la République d’Annecy, Pierre Filliard. Avocat général au procès, il considère que la «volonté de tuer» est bien présente dans ce dossier qu’il qualifie «d’homicide conjugal».
Des faits de violences conjugales sont ressortis lors de l’enquête, donnant lieu à une main courante en juillet 2018, un an avant le décès. Aucune plainte n’avait cependant été déposée. La mort de Marianne C. a été comptabilisée comme le 93e féminicide de l’année 2019 par le collectif Féminicides par compagnons ou ex. Jugé pour meurtre sur conjoint, Driss O., qui est incarcéré depuis le 20 août 2019 au centre pénitentiaire d’Aiton (Savoie), encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son procès doit durer cinq jours jusqu’au 1er avril.