Conseil fédéral: «L’absence de droit au télétravail dans la loi est compréhensible»

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Conseil fédéral«L’absence de droit au télétravail dans la loi est compréhensible»

Le gouvernement estime que la voie légale n’est pas la bonne pour encadrer la pratique du télétravail. Les choses doivent être entendues au sein des entreprises ou des branches.

Yannick Weber
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Yannick Weber
Les séances en visio, très peu pour le Conseil fédéral, pour qui travailler en présentiel est «impératif».

Les séances en visio, très peu pour le Conseil fédéral, pour qui travailler en présentiel est «impératif». 

20min/Michael Scherrer

L’idée d’inscrire dans la loi un droit au télétravail pour les personnes qui peuvent le faire ne plaît pas au Conseil fédéral. Il a répondu à une interpellation de la conseillère nationale Gabriela Suter (PS/AG), qui souhaitait savoir si et comment la chose pouvait être réalisée en Suisse, constatant que certaines personnes se voient interdire de télétravailler alors que leur métier le leur permettrait. Or pour le gouvernement, «l'absence de droit au télétravail dans le droit en vigueur est compréhensible, une telle règle ne ferait pas de sens», écrit-il.

D’abord, il rappelle que tout le monde ne peut pas travailler hors des locaux de l’entreprise et que garantir un droit général serait problématique. Et pour celles et ceux qui font un métier qui le permet, il y a des conditions: «l'employeur doit disposer de l'équipement adéquat et il faut surtout que le lieu de télétravail, comme le domicile, se prête à l'exécution de la prestation de travail», écrit-il.

Le Conseil fédéral semble n’avoir par contre pas encore découvert l’existence de la visioconférence. Dans ses arguments, il explique aussi qu’il y a des «impératifs du travail» qui sont contraires au télétravail, comme le fait que «la présence sur place est par exemple nécessaire pour des séances régulières». Enfin, un employeur doit pouvoir conserver le droit d’interdire le télétravail à un membre du personnel si celui-ci ne donne pas satisfaction lorsqu’il ou elle bosse à distance. «Toutes ces raisons plaident pour une réglementation individualisée, dans le contrat de travail, ou au niveau de l'entreprise ou de la branche, dans le règlement d'entreprise ou une convention collective», conclut le Conseil fédéral.

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Selon les statistiques, avant la pandémie, 24,6% des Suisses pratiquaient régulièrement ou occasionnellement le télétravail. C’est le chiffre pour 2019. Aux pics de Covid, près de la moitié des actifs le faisaient. Fin 2022, le chiffre était légèrement redescendu à 38%. «La question de l'évolution du télétravail dans les années à venir reste ouverte. Il semble réaliste de penser que la part du télétravail diminuera à nouveau légèrement par rapport aux années de pandémie tout en restant à un niveau plus élevé qu'avant celle-ci», prévoit le Conseil fédéral.

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