JaponEncore un ministre limogé, le 4e en trois mois
Kenya Akiba, ministre japonais de la Reconstruction empêtré dans des scandales politico-financiers, a démissionné mardi.
Il s’agit du quatrième départ en trois mois au sein du gouvernement japonais de Fumio Kishida, de plus en plus impopulaire dans les sondages: le ministre de la Reconstruction Kenya Akiba a démissionné mardi. Chargé notamment de piloter la revitalisation des territoires meurtris depuis 2011 par l’accident nucléaire de Fukushima, il était fragilisé depuis des semaines par plusieurs affaires.
M. Akiba a reconnu que son épouse et sa mère avaient perçu pendant des années des fonds de deux groupes politiques dont il est proche, sous la forme de paiements de loyer. Il est aussi accusé d’avoir illégalement rémunéré des assistants lors d’une campagne électorale en 2021. «Je ne pense pas avoir agi de façon illégale», s’est-il défendu mardi devant la presse. Mais il a expliqué avoir démissionné pour «ne pas paralyser» l’agenda législatif du gouvernement.
Une série de scandales
Le gouvernement japonais est considérablement affaibli par une série de scandales et des révélations en cascade depuis l’été dernier sur les liens entre de nombreux élus du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), le principal parti au pouvoir dirigé par M. Kishida, et l’Église de l’Unification, surnommée «secte Moon». Fin novembre, le ministre des Affaires intérieures Minoru Terada avait dû démissionner à la suite de scandales politico-financiers le concernant.
Quelques jours auparavant, le ministre de la Justice Yasuhiro Hanashi avait pris la porte après s’être étrangement plaint que sa fonction n’occupait le devant de la scène que lorsqu’il s’agissait d’autoriser l’exécution d’un condamné à mort. Et fin octobre, le ministre de la Revitalisation économique Daishiro Yamagiwa avait été limogé pour ses relations avec la secte Moon.
Les pratiques douteuses de ce groupe religieux, qui se fait désormais appeler dans le monde la «Fédération des familles pour la paix mondiale et l’unification», ont explosé au grand jour au Japon depuis l’assassinat en juillet dernier de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe. Interpellé juste après les faits, son assassin présumé a expliqué aux enquêteurs qu’il en voulait à Abe parce qu’il le considérait comme un proche de cette secte, qui aurait ruiné sa propre famille quand il était jeune.
Le taux de popularité de M. Kishida et son équipe gravite depuis des mois autour de 30%, un niveau considéré au Japon comme le seuil de la «zone de danger» pour tout gouvernement.