Tennis: Rosset: «Les timides, c’est des provocateurs ou des clowns»

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TennisRosset: «Les timides, c’est des provocateurs ou des clowns»

Marc Rosset, directeur sportif du Geneva Open, évoque l’image qu’on se fait de lui et le moment du tournoi qu’il redoute le plus: la remise des prix de ce samedi, après la finale.

Simon Meier
par
Simon Meier
Marc Rosset redoute le moment où il devra remettre le trophée.

Marc Rosset redoute le moment où il devra remettre le trophée.

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De Marc Rosset, les gens gardent volontiers l’image d’une sacrée gueule élastique (GE), d’un champion aussi foudroyant qu’inconstant, capable en un clin d’œil ou un coup de sang de se métamorphoser en pitre ou en tête brûlée. Et si tout le monde se trompait à propos de l’oiseau d’aujourd’hui 53 ans? L’autre midi sur la terrasse du club-house, après avoir précisé qu’il s’en foutait, le directeur sportif du Gonet Geneva Open est assez spontanément revenu sur son personnage public et l’idée qu’on pouvait s’en faire.

«Mon rôle de consultant pour la RTS m’a beaucoup rendu service, dans l’image que les gens se font de moi, estime le Genevois, champion olympique à Barcelone en 1992. Je n’ai pas l’impression d’avoir changé, même si j’ai peut-être un peu arrondi les angles: je suis moins timide, moins provocateur et moins rebelle que par le passé. Avant, j’étais hyper clivant. Quoi que je fasse, il y avait ceux qui m’adoraient et ceux qui me détestaient. Là, au fil du temps et de mes commentaires, qui sont appréciés je crois, cela a peut-être aidé les gens à me voir sous un autre angle.»

Ah bon, timide, Marc Rosset? «Oui, je le suis toujours. Tu sais, les timides, c’est souvent des provocateurs ou des clowns, rappelle l’ex-no 9 mondial, demi-finaliste à Roland-Garros en 1996. C’est pour ça que, selon les situations, je peux déconner à fond.»

«Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit, l’année où j’avais dû faire le speech de la finale.»

Marc Rosset, directeur du Gonet Geneva Open

Dans son rôle de directeur sportif, qu’il campe en toute décontraction et avec une grande fidélité envers lui-même, Marc Rosset reste quand même sérieux. Voire intimidé, à tel point qu’il n’a pas forcément très bien dormi la nuit dernière, en pensant à cette finale qui s’approche (Casper Ruud-Tomas Machac, ce samedi).

«Le truc le plus compliqué pour moi dans ce tournoi, c’est quand je dois aller sur le terrain pour la remise des prix, tremble presque le Genevois. C’est sympa, mais ce n’est pas le truc qui me réjouit. Autant j’éprouve zéro stress à commenter à la télé, autant je ne me vois pas aller faire des phrases au micro. J’avais dû faire le speech pour la finale, une année où Thierry (ndlr: Grin, le directeur) était malade. Je n’en avais pas fermé l’œil de la nuit et si j’avais pu m’échapper, je l’aurais fait. Il y en a qui aiment prendre la lumière. Mais ça n’est pas moi.»

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