BienneLe dialogue n’est pas établi avec les squatters
Les autorités municipales refusent la discussion avec les occupants d’un immeuble sous prétexte qu’ils n’ont pas décliné leurs identités.
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À Bienne, le Conseil municipal a rappelé hier qu’il «ne répond pas aux lettres anonymes». Cette prise de position publique fait suite à l’occupation d’un immeuble au Quai-du-Bas, entre la gare et le lac. Plutôt qu’engager une discussion avec le collectif «L’équipe», l’Exécutif biennois a rappelé les règles en vigueur pour des utilisations temporaires.
Le squat qui dure depuis le 7 juin dernier se déroule sur une parcelle longtemps menacée par un projet de contournement autoroutier finalement abandonné. Le Conseil municipal confirme la réception d’une lettre du collectif «L’équipe» en précisant que ce courrier ne contenait «aucun nom de personnes».
Par principe
L’Exécutif a rappelé hier «qu’en tant qu’autorité élue et par principe, il ne peut entrer en discussion qu’avec des personnes qui se présentent sous leur véritable identité». D’où son refus de répondre au collectif. Les occupants de l’immeuble ont réagi rapidement en transmettant les photos de quatre cartes d’identité.
«Ces documents d’identité, nous les avons présentés spontanément aux policiers venus effectuer un contrôle», indique un représentant de «L’équipe». Les squatters ne veulent pas se soustraire à leurs responsabilités, mais ils souhaitent agir collectivement, sans individualisme.
Des contacts
Le Conseil municipal dit avoir pris connaissance des revendications du collectif, en constatant que des contacts existent déjà entre le collectif et le canton, propriétaire de l’immeuble.
«Le Canton de Berne s’est exprimé positivement sur le principe d’une potentielle utilisation temporaire du site en question», fait savoir le Conseil municipal biennois. Mais «L’équipe» n’est pas seule et le canton souhaite traiter sur un pied d’égalité «toutes les personnes intéressées». Condition sine qua non: «Que le collectif mette immédiatement fin à son occupation».
Espaces vacants
À Bienne, un règlement gère l’utilisation temporaire d’espaces vacants: «Les personnes ou organisations intéressées par une utilisation temporaire peuvent solliciter la Ville pour établir le contact avec les propriétaires ainsi que pour obtenir son soutien et des conseils», est-il indiqué.
«Nous avons envoyé au maire Erich Fehr des appels et des courriels restés sans réponse et lorsque nous nous sommes présentés à la chancellerie, on nous a répondu qu’il fallait un rendez-vous», rapporte un occupant. Présents sur Instagram, les occupants imaginent un nouveau lieu de rencontre pour la culture alternative. Le week-end dernier, une fête avec six concerts a réuni 500 personnes.
Pas nécessaire
Comme le Canton de Berne est un partenaire public professionnel, la Ville de Bienne n’estime pas nécessaire de conseiller et de soutenir le collectif. «Elle exclut dans tous les cas de telles démarches tant que l’occupation illégale durera», ont précisé mercredi les autorités.
Le collectif «L’équipe» reconnaît l’illégalité de son occupation, mais il connaît aussi les règlements: «Un bâtiment vacant doit être signalé dans les trois mois, ce qui n’a pas été fait», disent les occupants, désireux de transformer d’anciens ateliers en locaux pour le théâtre, la danse et la musique. Une évacuation par la police n’est pas exclue.