Football: Servette passe en huitièmes de finale

Servette ne cesse de surprendre. Parfois il s’en passerait bien, quand il s’agit d’un couac administratif, mais souvent il le fait de la plus belle des façons, sur le terrain. Avec ce succès 1-0 en Bulgarie, face à Ludogorets, les Grenat sont qualifiés pour les 8es de finale de la Conference League. Un exploit avec ce but de Cognat et les arrêts décisifs de Frick.

Le but a été inscrit dès les premiers instants. Dans la minute qui précédait, Cognat s’était sacrifié, allant à la faute pour écoper d'un carton après une vilaine passe de Magnin. Quelques secondes plus tard, Timothé Cognat anticipait l’erreur de Gonçalves, cette passe en retrait affreuse, véritable assist pour le No 8 grenat: seul face à Padt, il glissait le cuir entre les jambes du portier. Après six minutes, Servette menait déjà au score.

Dans ces brefs instants, tout un message. Une solidarité d’abord, c’est la force de ce groupe face à l’adversité. Une erreur de Magnin, ensuite très présent il faut le dire, et Cognat qui fait l’effort pour annihiler la rupture bulgare. Une inspiration ensuite, c’est ce pressing qui met Gonçalves sous pression et qui le pousse à l’erreur. La qualité technique ensuite: anticipation, première touche de balle parfaite et finition, même si ce n’est pas la spécialité du Français.

Scénario idéal donc pour les Servettiens. Avec toutefois la promesse d’une souffrance. Ludogorets à domicile, c’est une efficacité redoutable en championnat. Alors, progressivement, les Bulgares (en fait il n’y avait aucun Bulgare dans le onze de départ) ont haussé le ton. Et montré les muscles. L’intensité européenne est là, petit à petit Servette reculait. C’est en début de seconde période que la tension était la plus grande dans les rangs genevois.

C’est précisément à ce moment que Jérémy Frick a sorti le grand jeu. En championnat, René Weiler lui préfère Joël Mall et le capitaine du groupe doit se contenter de l’Europe et de la Coupe de Suisse. Il a rappelé à plusieurs, avec des parades de grande classe face à Duah, face à Vidal deux fois, qu’il était un sacré dernier rempart. De quoi faire douter Weiler de ses choix? Pas forcément. De quoi surtout montrer qu’il avait l’étoffe du héros en Bulgarie.

Il fallait bien ses claquettes et autres parades. Sur le côté gauche, un Bolla aux abonnés absents laissait des espaces béants, il y avait une part de fébrilité qui s’installait un peu partout, même Stevanovic hésitait des passes imparfaites ou perdait des ballons. C’est dans ces instants que la sérénité de Rouiller, épaulé par Severin a fait du bien en plus de Frick.

Bolla avait été remplacé par Ondoua, Weiler avait remanié son alignement au milieu. De quoi souffler un peu, avant les derniers efforts de la fin de match et le bonheur de la qualification.

Pas le temps de fêter cela. Servette rentre sur Payerne ce vendredi et se préparera à un autre duel: le choc au sommet en Super League, avec ce déplacement de dimanche au Wankdorf pour y affronter YB.