SyriePlus de 20 morts après un attentat et un bombardement
Un attentat à la bombe contre un bus militaire a fait 14 morts à Damas. Huit personnes ont perdu la vie après des frappes de l’armée syrienne, au nord-ouest du pays.
Au moins 14 personnes ont été tuées mercredi dans un attentat à la bombe visant un bus militaire à Damas, la plus importante attaque du genre dans la capitale syrienne depuis des années, a rapporté l’agence de presse officielle SANA.
«Vers 6h45 (5h45 suisses) ce matin, lors du passage d’un bus militaire de nuit dans la ville de Damas» près d’un pont stratégique, celui-ci «a été pris pour cible par une attaque terroriste avec deux engins explosifs qui étaient attachés au bus, entraînant la mort de quatorze personnes et faisant plusieurs blessés», a indiqué SANA, citant une source militaire.
Une équipe spécialisée de l’armée a par ailleurs «démantelé un troisième engin tombé du bus après l’explosion», a ajouté la même source, tandis que des images publiées par l’agence syrienne montraient des secouristes inspectant le bus entièrement calciné. L’attentat n’a pas été revendiqué dans l’immédiat.
Bombardements
Par ailleurs, huit personnes, parmi lesquelles on compte cinq civils, ont été tuées mercredi dans des bombardements de l’armée syrienne dans la région d’Idleb, bastion djihadiste et rebelle dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté une ONG. L’armée a pilonné un quartier animé de la ville d’Ariha, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ajoutant qu’au moins deux enfants figuraient parmi les victimes.
Les bombardements, qui ont touché la ville ravagée par la guerre au moment où des enfants se rendaient à l’école, ont également fait au moins 26 blessés, selon la même source. Un journaliste de l’AFP sur place a vu au moins cinq cadavres et des scènes de chaos dans les rues d’Ariha, où les premiers secours soignaient les blessés.
La Syrie «pas sûre» pour les retours
Human Rights Watch (HRW) a accusé mercredi dans un rapport le régime syrien de violations des droits humains, notamment d’arrestations arbitraires et d’actes de torture, commis contre des réfugiés rentrés en Syrie, après avoir fui la guerre. Dans ce rapport basé sur des entretiens menés avec 65 réfugiés ou membres de leurs familles rentrés en Syrie entre 2017 et 2021 depuis la Jordanie et le Liban, l’ONG affirme que «la Syrie n’est pas sûre pour les retours». Parmi eux, 21 personnes ont été arrêtées ou détenues arbitrairement, treize autres ont été torturées. Trois cas d’enlèvement ont été relevés, ainsi que cinq exécutions extrajudiciaires, dix-sept disparitions forcées et un cas de violences sexuelles. D’après l’ONU, le nombre de déplacés internes s’élève à plus de 6 millions et le nombre de réfugiés à 5,5 millions, qui ont principalement fui vers le Liban, la Jordanie et la Turquie. Selon HRW, certains pays exercent de fortes pressions pour pousser les réfugiés à rentrer en Syrie, sous le prétexte du «calme relatif» que connaît le pays depuis mars 2020 selon l’ONU, même si les combats continuent.