PandémieL’OFSP veut toucher les jeunes: «nul», «lamentable»
Une nouvelle campagne pour pousser à la vaccination suscite une avalanche de critiques.
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Mieux vaut se vacciner qu’introduire des feux d’artifice dans sa braguette, explique l’OFSP.
OFSPL’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a lancé mardi une nouvelle campagne pour promouvoir la vaccination contre le coronavirus. Elle cible spécifiquement les jeunes qui ont des craintes et qui hésitent, a précisé Adrian Kammer, responsable de campagne de l’OFSP. Les spots seront visibles sur Facebook, YouTube, Instagram, Snapchat ou encore TikTok.
Que voit-on? Des jeunes relevant des défis imbéciles. Deux d’entre eux avalent une grande cuillère de cannelle avant de le regretter, crachant et toussant. Un autre installe un feu d’artifice dans sa braguette, l’allume puis comprend qu’il n’aurait pas dû… Un troisième se jette, fesses en tête, sur des cactus.
Le message de l’OFSP? Se faire vacciner est bien plus sûr que d’être infecté par le coronavirus et «demande moins de courage que de se mettre un feu d’artifice dans le pantalon», se faire piquer le derrière ou avaler de la cannelle. Mais sur Twitter on voit que les réactions des internautes sont massivement négatives et violemment critiques.
«Bide publicitaire de l’année»
On trouve une personne qui juge qu’il s’agit d’une «bonne communication assez décalée, qui ne se prend pas au trop au sérieux». Mais le reste est une avalanche de réactions négatives. «C’est à tout point de vue LAMENTABLE», «C’est du grand n’importe quoi» ou «vous devriez vraiment engager une boîte de communication parce que là, comment dire… C’est nul!» peut-on lire. «Faut vraiment être con pour prendre les jeunes pour des cons», «C’est en assimilant les jeunes à un troupeau de débiles que vous comptez les convaincre? C’est ridicule» ou «heureusement que le ridicule ne tue pas», tranchent d’autres. On trouve encore les qualificatifs «mauvais», «catastrophique», «pathétique» et une personne suggère que cette campagne obtienne le «prix du plus gros bide publicitaire de l’année».
Voilà pour les premières réactions du public. De son côté, «24 heures» a demandé l’avis de spécialistes et ce n’est pas beaucoup plus positif. Marie Deschenaux, fondatrice d’une entreprise de relations publiques, explique que «si on veut pousser une personne à agir, il faut lui montrer qu’elle va en tirer un bénéfice direct.» Et là, ce n’est pas le cas. «Rire de la personne qu’on essaie de convaincre est rarement efficace», juge Olivier Kennedy, patron de l’agence de communication Enigma.
Ajoutons qu’il y a un mois, l’OFSP avait sorti une série d’affiches pour pousser à la vaccination. Cette campagne, avait tranché un spécialiste interrogé par lematin.ch, était «une catastrophe». Décidément…