Ski alpinTrop de blessures cette saison? Tina Maze a une explication
La saison de ski alpin a été marquée par une hécatombe, notamment parmi les stars du circuit. Pour l’ancienne championne Tina Maze, la faute est à trouver dans les réseaux sociaux, qui distraient les athlètes.
- par
- Adrien Schnarrenberger
Le sujet fait débat depuis le début de la saison de ski alpin: pourquoi y-a-t-il autant de chutes et de blessures graves? Des ligaments de Corinne Suter au mollet de Cyprien Sarrazin en passant par l’épaule d’Alexander Kilde ou le genou de Mikaela Shiffrin: l’épidémie n’a pas épargné les stars du Cirque blanc.
Tandis que certains ont pointé du doigt les courses de Zermatt, qui ont mis à rude épreuve la planification de la préparation, Tina Maze a trouvé un facteur bien éloigné du calendrier. Pour la Slovène, le coupable serait… la dépendance des athlètes aux réseaux sociaux.
C’est dans la «NZZ» que la championne, âgée de 40 ans aujourd’hui, déroule sa théorie. Lors de ses débuts en Coupe du monde, en 1999, Internet n’était qu’à ses balbutiements et les réseaux sociaux n’existaient pas. Les skieurs étaient donc complètement concentrés sur leur métier: à la fin de la journée, après l’entraînement, il y avait du temps pour préparer les courses, explique la double championne olympique.
«Une baisse de performance de 20%»
Or, aujourd’hui, la performance sportive n’est plus assez au centre de l’attention. «Tout le monde a les yeux rivés sur son téléphone en permanence. Il y a les e-mails, les notifications, tout cela est très chronophage», explique la Slovène au quotidien zurichois.
Retraitée en 2016, Tina Maze avoue elle-même que les réseaux sociaux commençaient à être un défi sur la fin de sa carrière. «Ma performance a baissé de 20% quand j’ai commencé à avoir un smartphone, assure-t-elle. Sitôt que j’avais passé du temps à lire les commentaires sur les réseaux sociaux ou à réfléchir à de nouveaux posts, j’étais moins en forme.»
C’est là tout le problème, selon l’ancienne reine du ski, l’une des seules à avoir gagné dans toutes les disciplines: aujourd’hui, les athlètes coiffent une deuxième casquette, celle de créateurs de contenus. «De prime abord, ça n’a l’air de rien, mais au final tu es toujours en train d’y penser», conclut la skieuse de Slovenj Gradec.
La théorie de Tina Maze vaut ce qu’elle vaut, mais elle expliquerait pourquoi Lara Gut-Behrami trône sur son sport cette saison en ayant échappé aux blessures: la Tessinoise, actuelle leader de la Coupe du monde devant Mikaela Shiffrin, n’a jamais voulu céder à la mode des réseaux sociaux.